En résumé
• Les villes régulent le tourisme pour préserver patrimoine et habitants.• Ibiza, Barcelone, Venise et Athènes limitent visiteurs.
• Mesures incluent taxes d'entrée et restrictions de croisières.
Le vent tourne pour le tourisme de masse. L’image de ruelles pittoresques envahies par des flots ininterrompus de touristes, de plages surpeuplées où il est impossible de poser une serviette et de monuments noyés sous des milliers de visiteurs chaque jour est en train de disparaître. De plus en plus de villes et de sites emblématiques prennent des mesures drastiques pour freiner le surtourisme, qui met en péril non seulement leur patrimoine culturel et naturel, mais aussi le quotidien des habitants.
L’idée n’est pas d’empêcher les voyageurs de découvrir ces joyaux, mais bien de mieux gérer leur afflux. Plafonnement du nombre de visiteurs, restrictions sur les croisiéristes, taxes d’entrée, interdictions strictes… Autant de stratégies mises en place pour préserver la magie des lieux.
Ibiza veut du calme, même en haute saison
L’île des Baléares, célèbre pour ses fêtes et ses plages de rêve, ne veut plus voir des hordes de croisiéristes envahir ses ports. Chaque année, plusieurs centaines de milliers de passagers sont débarqués, impactant fortement l’environnement marin et la tranquillité des habitants. Pour limiter la pression touristique, Ibiza impose désormais des restrictions sur le nombre de bateaux pouvant accoster en même temps.
Cette mesure vise non seulement à préserver l’écosystème marin fragile, mais aussi à désengorger certains quartiers pris d’assaut par les visiteurs en escale de quelques heures. Désormais, l’île espère rééquilibrer son tourisme en favorisant les séjours plus longs et une approche plus respectueuse de son cadre exceptionnel.
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Barcelone dit non aux croisières en pagaille
La capitale catalane a pris une décision ferme : limiter le nombre de navires de croisière autorisés à accoster. Les quartiers historiques, notamment autour de la Rambla et du quartier gothique, sont saturés par les touristes, rendant la vie difficile aux habitants qui doivent composer avec l’augmentation des loyers et la transformation de leur ville en parc d’attractions géant.
Le gouvernement municipal a donc décidé de serrer la vis en réduisant considérablement le nombre de bateaux et en instaurant de nouvelles régulations pour limiter la concentration excessive de visiteurs à certaines heures de la journée. Une décision saluée par une partie des habitants qui espèrent retrouver un peu de sérénité dans leur ville.
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Venise fait payer l’entrée aux visiteurs d’un jour
Venise, joyau de l’Italie, tente de freiner l’invasion touristique qui menace son existence même. Désormais, les visiteurs d’un jour devront s’acquitter d’une taxe d’entrée oscillant entre 5 et 10 euros. Cette mesure vise principalement les excursionnistes qui viennent en masse sans véritablement contribuer à l’économie locale.
Avec ses ruelles étroites et ses places bordées de palais historiques, Venise ne peut plus supporter l’afflux constant de visiteurs d’un jour qui, sans consommer sur place, ajoutent une pression considérable aux infrastructures de la ville. Cette taxe est une première tentative pour décourager le tourisme ultra-rapide au profit de séjours plus qualitatifs et durables.
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L’Acropole d’Athènes joue la carte du rationnement
La Grèce aussi impose des quotas pour ses sites emblématiques. L’Acropole d’Athènes, joyau de la civilisation antique, accueille désormais un maximum de 20 000 visiteurs par jour. Cette limite, appliquée depuis plusieurs saisons, vise à préserver le site archéologique et à éviter l’effet « troupeau » qui gâche l’expérience.
Les files d’attente interminables et l’impression d’être pris dans une marée humaine ont poussé les autorités grecques à instaurer ce plafonnement. Désormais, il faut réserver un créneau horaire à l’avance pour admirer ce symbole historique. Un mal nécessaire pour garantir la conservation des lieux et une meilleure expérience pour les voyageurs.
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Pompéi ne veut plus crouler sous les touristes
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le site archéologique de Pompéi subit de plein fouet le tourisme de masse. En 2024, plus de quatre millions de visiteurs ont arpenté ses rues antiques, mettant en péril la préservation des vestiges.
Face à cette pression insoutenable, un plafond de 20 000 visiteurs quotidiens sera instauré dès 2025. Cette décision vise à éviter l’usure prématurée du site et à offrir une découverte plus immersive et moins chaotique. Pompéi étant l’un des sites antiques les mieux conservés au monde, les archéologues et conservateurs espèrent que cette limitation permettra de mieux gérer sa protection.
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Rome impose une jauge au Colisée
Le Colisée, monument emblématique de Rome, ne pourra désormais accueillir que 3 000 personnes à la fois. Une restriction nécessaire pour préserver cette structure de près de 2 000 ans, qui subit une forte érosion sous les pas des millions de visiteurs annuels.
L’instauration de quotas vise également à améliorer l’expérience des visiteurs, qui pourront mieux apprécier ce site grandiose sans être pris dans un flot ininterrompu de touristes. Rome, qui doit jongler avec une fréquentation touristique extrêmement élevée, pourrait étendre ce type de régulation à d’autres sites dans le futur.
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Séville veut préserver sa Plaza de España
La majestueuse Plaza de España à Séville pourrait bientôt ne plus être librement accessible. Ce chef-d’œuvre architectural, construit pour l’Exposition ibéro-américaine de 1929, est aujourd’hui l’un des lieux les plus visités de la ville. Face à l’augmentation constante du nombre de touristes, la municipalité envisage de faire payer l’entrée aux visiteurs étrangers, avec un tarif de 3 à 4 euros.
Si la mesure est encore à l’étude, elle témoigne d’une volonté croissante des villes espagnoles de mieux contrôler les flux touristiques et de protéger leur patrimoine. Séville pourrait bien suivre l’exemple de Barcelone et Venise en adoptant des restrictions plus strictes dans les années à venir.
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La Sardaigne interdit sa plage rose aux curieux
Depuis 1998, la célèbre Spiaggia Rosa, en Sardaigne, est interdite aux visiteurs pour protéger son sable rosé unique et son écosystème fragile. Mais certains touristes, peu scrupuleux, continuent de braver l’interdiction pour immortaliser ce paysage unique sur Instagram.
Depuis 2023, l’Italie a renforcé la surveillance et inflige des amendes salées, pouvant aller jusqu’à 3 500 euros, à ceux qui s’aventurent sur cette plage protégée. Un rappel strict que certaines merveilles naturelles doivent être préservées coûte que coûte.
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Outre les limitations d’accès, plusieurs destinations européennes prennent des mesures plus strictes pour encadrer les comportements touristiques. À Prague, les groupes costumés pour les enterrements de vie de garçon ou de jeune fille sont désormais persona non grata. À Rome, les touristes torse nu ou accrochant des cadenas d’amour sur les ponts risquent des amendes. Objectif : préserver le charme et l’authenticité des lieux, en évitant les dérives du tourisme de masse.
L’heure est donc à la régulation du tourisme, une tendance qui pourrait bien s’étendre à d’autres destinations dans les années à venir. Visiter ces sites mythiques sera toujours possible, mais sous certaines conditions…