Pourquoi la génération Z défend la planète… mais ne lâche pas l’avion

Ils sont jeunes, idéalistes et engagés… et pourtant, ils prennent l’avion comme s’il s’agissait d’une simple promenade. La génération Z, celle des jeunes nés entre 1998 et 2007, se dit particulièrement préoccupée par l’avenir de la planète. Mais lorsqu’il s’agit de voyager, nombreux sont ceux qui optent pour l’avion, pourtant l’un des moyens de transport les plus polluants. Alors, comment expliquer ce paradoxe ? Entre conscience écologique et tentation de la facilité, la génération Z semble déchirée.

Un engagement écologique… qui peine à se traduire dans les actes

Les chiffres sont sans appel : en 2021, la génération Z a pris l’avion en moyenne 1,1 fois, soit bien plus que ses aînés. La génération X, par exemple, se contentait de 0,7 vol par an, tandis que les baby-boomers se limitent à 0,4 vol. Pourtant, cette même génération Z se dit de plus en plus préoccupée par l’urgence climatique. Une étude de Deloitte révèle que près de six jeunes sur dix se disent anxieux face aux conséquences du réchauffement climatique. Mais là où la contradiction se fait sentir, c’est dans les choix de transport : l’avion, ce géant pollueur, reste l’option la plus populaire. Un dilemme qui résume bien la complexité de cette génération, tiraillée entre ses valeurs écologiques et une réalité bien plus confortable.

Pourquoi ce décalage ? D’un côté, les jeunes sont conscients de l’impact environnemental de leurs choix. À tel point que 74 % des jeunes voyageurs estiment que l’aviation est l’un des secteurs les plus polluants. Cependant, un autre facteur domine leurs décisions : le prix. Quand il s’agit de choisir un moyen de transport, la majorité privilégie les billets les moins chers, souvent bien plus accessibles pour l’avion que pour le train. Ce réflexe, bien humain, semble emporter le débat, laissant de côté la prise en compte des dégâts environnementaux.

Il faut reconnaître que l’avion offre une facilité irrésistible : des vols directs pour des destinations exotiques ou des week-ends à moindre coût, tout cela en quelques clics. Et ce n’est pas tout : les compagnies aériennes multiplient les campagnes vantant la démocratisation de l’accès à l’aviation. Un phénomène que la génération Z connaît bien, née dans l’ère de la libéralisation du transport aérien, où prendre l’avion est devenu presque aussi banal que de prendre le train.

Pourquoi le train ne séduit toujours pas la jeune génération ?

Mais alors, pourquoi ne pas essayer d’autres moyens de transport, plus écologiques, comme le train ? Le train, bien que souvent plus cher et plus long que l’avion, présente de sérieux atouts pour ceux qui veulent allier voyage et respect de l’environnement. Dans un monde où la vitesse est souvent un critère déterminant, prendre le train semble offrir un retour à l’essentiel : un voyage plus lent, plus humain, et surtout plus respectueux de la planète.

Imaginons le trajet Paris-Genève. En moins de 3 heures, le TGV vous y emmène. Les paysages défilent sous vos yeux, et l’empreinte carbone ? Minimale comparée à un vol. Certes, le prix peut grimper à 100 euros pour un billet de dernière minute, mais qu’en est-il de l’expérience ? Vous traversez la campagne, la montagne, avant d’atteindre la ville de Calvin, entourée des majestueux Alpes. Le trajet, bien plus qu’un simple déplacement, devient une véritable aventure, un retour à un voyage authentique. Pour Paris-Strasbourg, c’est encore plus rapide avec un trajet de 2h20, et les prix restent abordables (dès 25 euros).

La génération Z est-elle prête pour faire un pas vers le futur ?

La solution semble pourtant à portée de main. Au lieu de continuer à nourrir ce paradoxe, pourquoi ne pas s’engager à limiter l’usage de l’avion ? Bien sûr, cela n’est pas simple dans une société où la rapidité et le prix dominent, mais les jeunes voyageurs ont en main les clés d’un changement. Le train, tout en étant plus écolo, est aussi plus confortable, plus calme. Il permet de redécouvrir le voyage dans sa simplicité et son authenticité.

Les alternatives existent, et certains se tournent déjà vers des options plus responsables. Mais, pour la majorité des jeunes, changer de mentalité reste un défi. Les prix et la facilité de l’avion l’emportent souvent sur la conscience écologique. Néanmoins, la prise de conscience est en marche. Si la génération Z est prête à faire des efforts pour réduire son empreinte carbone, elle attend aussi des entreprises et des gouvernements des solutions concrètes pour rendre ces alternatives accessibles à tous. Une prise de position collective pourrait bien faire basculer la tendance, transformant ainsi le train en une option privilégiée pour les générations à venir.