En résumé
• Taghazout, village de surf marocain, attire surfeurs par ses vagues et son charme authentique.• Entre culture locale et tourisme, il allie tradition berbère et dynamisme touristique.
• Au-delà du surf, montagnes et lagons offrent détente et aventure, gardant un luxe accessible.
Il y a des noms de lieux qui, soudainement, s’imposent dans toutes les conversations. Taghazout en fait désormais partie. Discret village de pêcheurs accroché à la côte Atlantique marocaine, ce coin du sud du pays connaît une effervescence nouvelle. C’est ici que les surfeurs français – des débutants aux plus aguerris – posent désormais leurs valises, attirés par ses vagues régulières, son ambiance détendue et ses airs de bout du monde accessible. Mais Taghazout, c’est bien plus qu’un simple « spot ». C’est un village où le surf rencontre la culture, où la mer flirte avec la montagne, et où les matins ont ce parfum salé de liberté.
Glisse, soleil et tajine : la formule qui séduit toute l’année
Taghazout, c’est d’abord un décor. Un camaïeu d’ocre, de bleu profond et de vert poussière. Posé au bord de l’océan, ce village marocain semble avoir été sculpté pour les amateurs de glisse. Anchor Point, Killer Point, Hash Point… ces noms résonnent comme des promesses pour les surfeurs qui viennent y chercher des vagues constantes, de novembre à mars surtout, période bénie pour les riders en quête d’adrénaline. Les plus expérimentés s’élancent dès l’aube, planche sous le bras, à la recherche du set parfait, pendant que les débutants trouvent leur bonheur sur des plages plus douces, comme Panoramas ou la plage de Taghazout même.
Mais l’attrait du village ne se limite pas à l’océan. En flânant dans les ruelles sablonneuses, on découvre une ambiance paisible et cosmopolite. Ici, les planches de surf côtoient les tajines fumants, les terrasses bio croisent les épiceries locales, et les salons de thé se remplissent aussi bien d’habitants que de voyageurs venus du monde entier. Loin du bling-bling, Taghazout cultive une simplicité chaleureuse, à mille lieues des stations balnéaires figées. Le coût de la vie, lui, reste doux : un repas copieux pour moins de 10 euros, une nuit en auberge dès 15 euros. Un luxe abordable, doublé d’un art de vivre décontracté.
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Entre montagnes et lagons, l’arrière-pays dévoile ses secrets
Là où beaucoup de destinations de surf s’arrêtent à la plage, Taghazout propose un second souffle, loin du sable. À seulement quelques kilomètres, la vallée du Paradis se cache dans les contreforts de l’Anti-Atlas. C’est un havre de verdure aux allures presque tropicales : bassins d’eau claire, palmiers solitaires, rochers rouges chauffés par le soleil… Un décor digne d’un film, que l’on rejoint après une randonnée accessible même aux moins sportifs. On y passe la journée à se baigner, pique-niquer, s’endormir à l’ombre. Et surtout, on y trouve le silence, ce luxe que même la mer ne peut toujours offrir.
Un peu plus loin, les dunes de Tamri permettent de troquer la planche de surf pour celle de sandboard, avec des descentes grisantes sur des pentes dorées. Et pour ceux qui veulent varier encore les plaisirs, Agadir, à une demi-heure de route, propose son souk animé, ses cafés chics, sa kasbah surplombant l’océan et des plages plus classiques, mais toujours charmantes.
Taghazout est donc un point de départ, plus qu’un point fixe. On y arrive pour le surf, on y reste pour la vie. C’est un Maroc à l’état brut, mais jamais rude. Un Maroc solaire, tactile, sincère.
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Quand le cool se conjugue au local : l’équilibre fragile d’un succès
Ce succès, évidemment, pose des questions. Taghazout attire, c’est certain. Mais comment préserver ce qui fait son charme ? L’arrivée croissante de touristes – français en tête – transforme peu à peu le village. Les constructions poussent, les prix augmentent doucement, les habitudes locales s’adaptent. Pourtant, jusqu’ici, l’équilibre semble tenir. Car l’ouverture au monde n’a pas effacé l’âme berbère du lieu. Les habitants, nombreux à parler français ou anglais, restent profondément attachés à leur terre. Ils participent eux-mêmes à la dynamique touristique, ouvrant des riads, des cafés, des écoles de surf où l’accueil est toujours souriant, jamais marchandisé.
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Le village tente de grandir sans se trahir. Les écoles de yoga se mêlent aux hammams traditionnels, les brunchs vegan n’ont pas remplacé le pain maison et l’amlou (cette pâte à tartiner locale à base d’amandes et d’huile d’argan). Taghazout avance lentement, à son rythme, entre Instagram et héritage. C’est cette justesse, peut-être, qui touche autant les visiteurs : le sentiment d’un lieu en pleine transformation, mais qui regarde encore l’océan avec la même tendresse qu’autrefois.