
En résumé
• Le train est souvent deux fois moins cher que l’avion pour les trajets internes en France.• Les grèves aériennes ne font pas basculer les voyageurs vers le train, surtout en Europe.
• Le train reste cher et moins flexible pour l’international, freinant son développement.
Bien que le train soit souvent moins cher que l’avion pour les trajets directs en France, il peine à convaincre un grand nombre de voyageurs, notamment pour les liaisons européennes. D’après une étude relayée par Le Monde, l’UFC-Que choisir montre que, sur les trajets internes, le train peut être jusqu’à deux fois moins cher que l’avion. Pourtant, cette alternative compétitive reste sous-exploitée, et les Français continuent massivement à privilégier l’avion pour leurs déplacements, malgré les grèves aériennes récurrentes et les inconvénients qu’elles entraînent. Un paradoxe qui interroge sur les raisons profondes de cette préférence persistante pour le transport aérien.
Le train : une option moins chère pour les trajets nationaux
Les résultats de l’étude menée par l’UFC-Que choisir sont clairs : sur les trajets directs entre Paris et d’autres grandes villes françaises, le train est nettement plus abordable que l’avion. L’étude révèle qu’environ 60 % des trajets en train sont moins chers que ceux effectués en avion, notamment sur les axes les plus fréquentés. Sur certaines lignes, l’écart de prix est impressionnant, le train étant deux fois moins cher que l’avion. Ce constat est particulièrement valable pour les trajets en période estivale, lorsque les familles et les groupes de voyageurs recherchent des solutions de transport accessibles.
Mais malgré ces avantages évidents, le train ne parvient pas à séduire massivement les voyageurs français. L’une des raisons de cette réticence tient à la perception du train comme un mode de transport moins rapide et plus contraignant. Les horaires des trains, souvent perçus comme moins flexibles que ceux des avions, ainsi que la durée des trajets plus longue sur certaines lignes, sont des freins importants pour les usagers. En outre, le manque d’options de correspondance pratiques et le développement insuffisant de certaines lignes transversales compliquent l’expérience pour les voyageurs.
Les grèves aériennes : une occasion manquée pour le train ?
Les grèves dans le secteur aérien, qui perturbent régulièrement les vols intérieurs et internationaux, offrent pourtant une occasion unique pour le train de séduire davantage de passagers. En période de grève, les usagers se retrouvent souvent confrontés à des annulations de vols ou des retards importants, ce qui pousse certains à se tourner vers des alternatives plus fiables, comme le train. Cependant, malgré ce contexte favorable, le train ne parvient toujours pas à prendre l’ascendant.
Le principal obstacle reste la tarification sur les trajets européens, où l’avion est encore largement plus compétitif. Par exemple, pour des liaisons comme Paris-Rome, un billet d’avion peut être trouvé à partir de 70 euros, alors que le prix d’un billet de train oscille autour de 210 euros. Cette différence de prix décourage de nombreux voyageurs, qui préfèrent l’avion pour des trajets relativement courts, même lorsque les grèves aériennes perturbent leur expérience de voyage.
Les défis de l’offre ferroviaire européenne
Si le train s’impose comme une alternative sérieuse pour les trajets nationaux, il peine à trouver sa place sur les liaisons internationales, où l’écart de prix avec l’avion reste trop important. Bien que les émissions de CO2 par passager soient bien plus faibles pour le train que pour l’avion, la rentabilité de ce mode de transport sur des distances longues reste une question complexe.
Le Réseau Action Climat critique vivement cette situation et appelle à une réforme fiscale de l’aérien, notamment en ce qui concerne les subventions pour le kérosène, pour rendre le train plus compétitif sur les longues distances. L’absence d’une offre ferroviaire à prix abordable pour les trajets européens limite l’attrait du train, qui reste perçu comme une solution plus coûteuse et moins flexible que l’avion, même en période de grèves.