Honfleur n’a plus rien à vous offrir maintenant que ce petit village en Charente-Maritime se fait connaître

Il y a des lieux dont la réputation finit par les trahir. Des ports de pêche transformés en décors de carte postale, saturés de terrasses bondées et de smartphones levés au-dessus des quais. Ce charme existe encore, mais ailleurs. À quelques centaines de kilomètres au sud-ouest, un village au nom plus discret attire désormais l’attention. Ses ruelles pavées, ses remparts classés à l’UNESCO et son port toujours vivant séduisent ceux qui fuyaient déjà l’affluence normande. Comme une alternative inattendue, ce petit coin de Charente-Maritime réinvente l’art de la flânerie maritime et se pose en rival direct d’Honfleur.

Quand Honfleur étouffe sous la foule, l’Île de Ré dévoile son joyau fortifié

Avec près de 3,5 millions de visiteurs par an, Honfleur est devenue la deuxième destination touristique de Normandie après le Mont-Saint-Michel. Son Vieux Bassin attire chaque été des foules compactes, multipliant par dix la population locale. Résultat : prix qui s’envolent (un hôtel 3 étoiles coûte en moyenne 160 € la nuit en haute saison), files interminables devant les galeries et une atmosphère parfois plus proche d’un parc à thème que d’un village de pêcheurs.

À Saint-Martin-de-Ré, le contraste est saisissant. Ce bourg de 2 300 habitants, niché sur l’Île de Ré, reçoit lui aussi une affluence massive, mais mieux répartie : près de un million de visiteurs chaque année, intégrés dans une île qui en accueille trois fois plus. Ses remparts de Vauban classés à l’UNESCO et son port en activité apportent une authenticité que beaucoup regrettent à Honfleur. Ici, les terrasses existent, mais elles cohabitent avec les pêcheurs, les marchés de producteurs et les vélos qui sillonnent les ruelles. Le tourisme est présent, mais l’expérience garde une forme d’équilibre.

@nico_la_rochelle Saint Martin de Ré à beau être connue pour ses ruelles bouchées en #été : figurez-vous qu’en #hiver c’est loin d’être le cas ! 🤓 Le #village est un vrai #paradis pour les amoureux de #calme et de #patrimoine 🤩. De quoi en profiter avant l’arrivée des #touriste 🔆. #pov #charentemaritime #iledere #histoire #patrimoinefrancais #france #francais #france🇫🇷 #tiktokfr #tiktokfrance #tendance #trend #trending ♬ A calm and warm healing song inspired by the farm – Akito orchestra

Gastronomie, prix et atmosphère : la différence se joue aussi à table et au portefeuille

À Honfleur, les menus du Vieux Bassin s’affichent souvent à 30-40 € par personne, avec une offre calibrée pour les foules internationales. La cuisine y est bonne, mais parfois standardisée. À Saint-Martin-de-Ré, l’approche est plus locale : huîtres de Marennes-Oléron, sel des marais, pommes de terre AOP de l’île, vins charentais. On y trouve de belles tables autour de 25-35 € le menu, mais aussi des marchés où les familles remplissent leur panier pour pique-niquer face aux remparts.

Côté hébergement, la différence est notable : une chambre d’hôtel 3 étoiles à Saint-Martin coûte en moyenne 120 € la nuit en été, soit 25 % de moins qu’à Honfleur. En septembre, les tarifs descendent souvent sous les 90 €, avec un climat encore doux (20 à 24 °C) et une fréquentation réduite. Pour un couple, un séjour de 3 jours coûte en moyenne 350 € à Saint-Martin, contre près de 500 € à Honfleur. Une nuance qui pèse lourd pour les familles ou les voyageurs qui veulent prolonger leur séjour sans exploser leur budget.

Patrimoine vivant contre décor figé : pourquoi les voyageurs basculent vers le sud-ouest

Honfleur conserve un charme indéniable, mais son succès la fige dans une image de carte postale saturée. Les visiteurs se retrouvent à photographier les mêmes façades, à arpenter les mêmes ruelles, sans véritable surprise. Saint-Martin-de-Ré, lui, se vit différemment : on peut pédaler sur 110 km de pistes cyclables de l’île, flâner dans les ruelles aux volets verts, visiter le Musée Ernest-Cognacq ou encore partir en mer depuis le port. La diversité des activités en fait un lieu plus dynamique et moins linéaire que son homologue normand.

La reconnaissance UNESCO en 2008 a renforcé la notoriété de Saint-Martin, mais sans le plomber sous les flux comme Honfleur. Et le profil des visiteurs évolue : familles en été, couples de jeunes actifs au printemps, retraités en septembre. Chacun y trouve un rythme adapté, ce qui contribue à sa réputation de destination équilibrée. Là où Honfleur est devenue un passage obligé saturé, Saint-Martin-de-Ré s’impose comme une expérience plus authentique, entre patrimoine, gastronomie et art de vivre. Une nouvelle carte à jouer pour ceux qui pensaient que la côte atlantique avait déjà livré ses secrets.