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Japon

Le Japon durcit les règles : visa, taxe de départ… votre rêve peut coûter beaucoup plus cher

Anna Duplantis - Il y a 5 heures

En résumé

• Le Japon augmente frais de visa et taxe de départ dès 2026 face au surtourisme.
• Taxe d’hébergement à Kyoto grimpe pour financer culture, propreté et transports.
• Nouveau système JESTA en 2028, visa électronique payant pour plus de contrôle.

Le Japon, terre de traditions millénaires, de pop culture et de ramen fumants, continue de faire rêver les voyageurs du monde entier. Mais à partir de 2026, ce rêve pourrait devenir un peu plus onéreux. Le pays du Soleil-Levant a décidé de revoir à la hausse ses frais de visa et ses taxes touristiques, une première depuis près d’un demi-siècle. Ces mesures, motivées par un afflux record de visiteurs et des besoins budgétaires croissants, annoncent un tournant dans la manière dont le Japon entend gérer son tourisme. Pour les Français qui planifient un voyage, il est temps de sortir la calculette : le billet d’avion ne sera plus la seule dépense à anticiper.

Un Japon sous pression touristique

En 2025, le Japon a accueilli un nombre record de visiteurs : plus de 31,6 millions entre janvier et septembre. Des foules compactes envahissent les temples de Kyoto, les cerisiers de Tokyo ploient sous les appareils photo, et même les cerfs du parc de Nara n’échappent plus à la surexposition. Ce succès touristique a un revers : la saturation des infrastructures et la dégradation du cadre de vie local. Pour y remédier, le gouvernement japonais a décidé de durcir les conditions d’accès au pays, non pas pour décourager les voyageurs, mais pour encadrer leur venue.

La première mesure phare concerne la taxe de départ internationale, instaurée en 2019 à un taux fixe de 1 000 ¥, soit environ 5,50 €. À partir de 2026, cette taxe sera relevée pour s’aligner sur les standards internationaux. À titre de comparaison, l’Allemagne impose entre 15 € et 70 € selon la destination du vol. L’augmentation japonaise pourrait donc être substantielle, même si les chiffres exacts n’ont pas encore été fixés.

Les frais de visa vont également connaître leur première révision depuis 1978. Aujourd’hui, un visa à entrée unique coûte environ 3 000 ¥ (19 €) et un visa à entrées multiples 6 000 ¥ (38 €). Le gouvernement envisage de les ajuster à la hauteur des grandes puissances économiques : 90 € pour un visa Schengen, 150 € pour un visa britannique. En clair, entrer au Japon ne sera plus une simple formalité administrative, mais un investissement à part entière.

Même les Japonais ne seront pas totalement épargnés : eux aussi paieront la taxe de départ, mais pour compenser cette charge, les autorités envisagent de réduire les frais de renouvellement des passeports. Une manière habile de montrer que tout le monde contribue, sans faire porter l’effort exclusivement sur les citoyens.

Pourquoi Tokyo serre-t-elle la vis ?

Officiellement, ces mesures ne visent pas à décourager les visiteurs, mais à faire participer les touristes à l’entretien et au développement du pays. Selon les journaux The Nikkei et Asahi Shimbun, les recettes générées seront utilisées pour améliorer les infrastructures aéroportuaires, renforcer la sécurité aux frontières et financer de grands projets nationaux. Parmi eux figure la gratuité des frais de scolarité pour tous les lycéens, y compris ceux des établissements privés — une promesse phare du nouveau gouvernement dirigé par Sanae Takaichi, première femme à la tête du Japon.

Cette révision tarifaire intervient après près de cinquante ans de statu quo. Pendant ce temps, le tourisme japonais a explosé, passant d’un secteur marginal à un pilier économique majeur. Les autorités estiment que les voyageurs, surtout internationaux, peuvent raisonnablement contribuer davantage. Pour Tokyo, c’est une manière pragmatique de générer des ressources sans alourdir la fiscalité nationale.

Mais derrière la logique financière se cache un enjeu sociétal plus profond : le surtourisme. Les habitants de Kyoto, Nara ou Kamakura se plaignent du bruit, des incivilités et de la hausse des loyers. À Kyoto, la ville a d’ailleurs décidé de revoir sa taxe d’hébergement : dès 2025, elle pourrait atteindre jusqu’à 10 000 ¥ (56 €) par nuit pour les hôtels de luxe, contre 1 000 à 4 000 ¥ (5,50 à 23 €) pour les hébergements de milieu de gamme, et 200 ¥ (1 €) pour les séjours économiques. L’objectif affiché est clair : réinvestir dans la préservation culturelle, la propreté et les transports publics, afin de garantir une expérience de voyage plus harmonieuse.

Bientôt un “visa électronique” à la japonaise

Comme si cela ne suffisait pas, un nouveau dispositif est dans les tuyaux : le Japan Electronic System for Travel Authorisation (JESTA). Prévu pour 2028, il concernera les ressortissants de pays exemptés de visa, dont la France. Le principe est simple : avant de partir, les voyageurs devront remplir une autorisation en ligne, moyennant une redevance d’environ 6 000 ¥, soit 36 €. Une mesure inspirée de l’ETIAS européen, déjà en préparation dans l’Union européenne.

Derrière cet outil technologique se cache une volonté de mieux contrôler les entrées, d’assurer une plus grande sécurité et de fluidifier les procédures d’arrivée. Ce nouveau système s’inscrit dans une logique globale : celle d’un Japon plus sélectif, plus organisé et, il faut bien le dire, un peu plus cher.

Le rêve japonais, un peu plus cher… mais toujours aussi irrésistible

Le Japon n’est pas en train de fermer ses portes ; il redéfinit la valeur de l’expérience qu’il propose. Le pays cherche à attirer des visiteurs prêts à s’engager dans un tourisme plus responsable, plus respectueux et plus conscient des coûts réels de la préservation de son patrimoine.

Nicholas Smith, directeur numérique chez Thomas Cook, résume parfaitement cette philosophie dans une interview à Euronews : « Ces taxes ne sont pas faites pour dissuader les voyages, mais pour réinvestir dans ce qui rend les villes attractives : la culture, les transports et la propreté. »

Pour les Français amoureux du Japon, l’équation reste simple : le voyage coûtera un peu plus cher, mais l’émotion restera intacte. Entre les temples de Nara, les onsen de Hakone et les gratte-ciels de Shinjuku, le Japon continue de fasciner, d’émouvoir et d’inspirer. Il faudra simplement prévoir quelques yens de plus dans la valise, mais la magie, elle, restera gratuite.

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Anna Duplantis - Il y a 5 heures

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