En résumé
• Certaines compagnies pèsent leurs passagers pour garantir la sécurité et l’équilibre des avions.• Air Tahiti a pesé 13 000 passagers en 2025 pour ajuster ses appareils selon le poids local.
• La pesée est généralement volontaire, sans refus d’embarquement lié au poids des passagers.
Récemment, l’ex-président américain Donald Trump a défrayé la chronique en proposant de refuser l’entrée sur le territoire américain aux personnes en surpoids ou souffrant d’obésité, dans un contexte où les politiques de santé publique sont régulièrement débattues. Bien que cette idée n’ait pas été mise en œuvre, elle a attiré l’attention sur la question de la corpulence dans la société moderne, et plus particulièrement sur son impact dans les transports, et notamment l’aviation. En effet, certaines compagnies aériennes ont commencé à mettre en place des pratiques de pesée des passagers avant d’embarquer, un sujet qui soulève de nombreuses questions, tant sur le plan éthique que pratique.
Certaines compagnies aériennes ont décidé d’appliquer une méthode étonnante, mais pas exceptionnelle dans l’industrie du transport. Alors que la mesure de poids pourrait sembler intrusive pour certains passagers, elle ne vise pas à stigmatiser, mais à garantir la sécurité et la stabilité de l’appareil en fonction du poids total à bord.
Pourquoi certaines compagnies pèsent-elles leurs passagers ?
Les raisons de cette pratique sont avant tout techniques. Le poids de l’avion, du carburant, des bagages, et des passagers doit être parfaitement équilibré pour garantir une bonne stabilité de l’appareil pendant le vol. Des mesures de sécurité et des calculs d’équilibrage précis sont donc essentiels pour éviter tout problème en vol. La campagne lancée en août 2025 par Air Tahiti, qui a demandé à ses passagers de se soumettre à la pesée avant de monter à bord, a été une initiative ponctuelle menée à la demande de l’Aviation Civile. Cela a concerné plus de 13 000 passagers sur plus de 600 vols dans huit aéroports.
Mais Air Tahiti n’est pas la seule compagnie à adopter ce genre de pratique. Des compagnies comme Air New Zealand, Korean Air, ou Bangkok Airways ont aussi mené des campagnes similaires pour mieux connaître la répartition du poids à bord. En Europe, la compagnie Finnair effectue ces pesées tous les cinq ans à l’aéroport d’Helsinki, dans un cadre strictement volontaire et anonyme.
Une pratique qui ne concerne pas seulement le confort des passagers
La pratique, qui a souvent pour but de mieux ajuster la configuration des appareils, ne vise pas à gêner les passagers, mais à optimiser les conditions de vol. Les compagnies aériennes ne s’intéressent pas aux données personnelles des voyageurs. Ainsi, les informations recueillies ne sont utilisées que pour affiner les calculs d’équilibrage des avions et garantir une meilleure stabilité de l’appareil. En Polynésie française, où une forte proportion de la population est en situation de surpoids, Air Tahiti peut, par exemple, ajuster ses appareils en fonction des données de poids collectées.
Si, en Polynésie, Air Tahiti a dû peser ses passagers pour ajuster ses appareils en fonction des spécificités locales, d’autres compagnies procèdent à des pesées pour mieux comprendre les moyennes de poids par région, ce qui leur permet d’optimiser la gestion de leurs avions.
@tf1info😯 C’est une mesure plus qu’étonnante ! À Tahiti, ces passagers sont obligés d’être pesés avant d’embarquer en avion. On vous explique pourquoi. #tahiti #reportage #aviation #TF1info
Quelles conséquences pour les passagers ?
Pour les voyageurs, cette pesée est en général volontaire. Aucune personne n’est refusée à l’embarquement en raison de son poids, mais certaines compagnies ajustent les sièges en cabine en fonction des résultats de la pesée pour garantir la stabilité du vol. Samoa Air, en 2012, avait même été la première compagnie à facturer ses billets en fonction du poids des passagers, mais cette pratique est désormais interdite.
Chez Air France, la compagnie précise que les passagers ayant un tour de taille élevé peuvent réserver un second siège en économie, à un tarif réduit de 25 % sans taxes supplémentaires. Cependant, la question de savoir si ces pratiques deviendront plus courantes dans l’avenir reste en suspens.
Cette information est relayée par Le Figaro, qui soulève la question de savoir si cette pratique se généraliserait dans les aéroports métropolitains dans les années à venir, alors que certaines compagnies se montrent de plus en plus ouvertes à ce genre de mesures.