Bordeaux dégringole encore dans le classement : la fin d’un âge d’or ?

Longtemps perçue comme une ville dynamique et attractive, Bordeaux semble aujourd’hui moins séduisante aux yeux des classements. Chaque année, l’association « Villes et villages où il fait bon vivre » publie son palmarès des communes françaises les plus agréables, et la tendance pour la capitale girondine est loin d’être réjouissante. Derrière les chiffres, ce recul pose une question essentielle : Bordeaux est-elle victime d’un simple accident de parcours ou bien d’un déclin plus profond ?

Un recul inquiétant dans le classement

Les résultats du palmarès 2025, relayées par Actu Bordeaux, confirment une tendance amorcée ces dernières années. Bordeaux perd encore du terrain. En seulement cinq ans, la ville est passée de la 8e à la 37e place. Rien qu’en un an, elle a chuté de huit rangs supplémentaires, un décrochage notable qui ne semble pas inquiéter la mairie, mais qui agace l’opposition.

Le classement, établi sur 190 critères, prend en compte des aspects variés comme la qualité de vie, la sécurité, les transports, la fiscalité locale, l’accès aux soins ou encore l’attractivité immobilière. Autre facteur qui pèse cette année, les risques environnementaux comme les inondations et la récurrence des catastrophes naturelles, désormais intégrés à l’évaluation.

Si certaines villes progressent, Bordeaux, elle, recule année après année. Un signal d’alarme ou une simple fluctuation passagère ?

Bordeaux toujours en tête en Gironde, mais dépassée ailleurs

Si Bordeaux reste la première ville de Gironde dans ce classement, ce statut apparaît désormais plus comme un lot de consolation que comme un véritable motif de fierté. En Nouvelle-Aquitaine, la ville est largement dépassée par plusieurs communes. Biarritz domine le classement, suivie de Bayonne en quatrième position et d’Anglet en neuvième.

D’autres villes du Sud-Ouest confirment également leur attractivité croissante, au détriment de Bordeaux. Dans la métropole bordelaise, d’autres communes figurent aussi dans le classement, mais loin derrière. Mérignac pointe à la 98e place, Bègles à la 168e, Talence à la 173e et Pessac à la 185e.

La dynamique régionale ne joue pas en faveur de la capitale girondine, qui voit sa suprématie remise en question.

Une ville qui perd son attractivité ?

Si Bordeaux continue de décroître dans ce classement, c’est aussi parce que les perceptions changent. Il y a encore quelques années, la ville était perçue comme un eldorado, avec un cadre de vie agréable, un dynamisme économique et un essor touristique. Mais aujourd’hui, les Bordelais sont nombreux à exprimer une certaine désillusion.

L’explosion des prix de l’immobilier pousse certains habitants vers la périphérie. La saturation des transports, avec un tramway souvent critiqué pour ses dysfonctionnements, rend les déplacements de plus en plus difficiles. Le sentiment d’insécurité croissant, notamment dans certains quartiers, accentue la méfiance de la population. La propreté et la gestion des déchets sont également des sujets de préoccupation récurrents, régulièrement dénoncés par les habitants.

Ces éléments pèsent sur l’image de la ville et influencent directement son classement. Bordeaux souffre également de la comparaison avec d’autres villes qui ont su mieux s’adapter aux nouveaux défis urbains.

Bordeaux peut-elle redresser la barre ?

La question reste ouverte. La situation actuelle est-elle le symptôme d’un malaise profond ou bien une simple mauvaise passe ? Si la municipalité actuelle continue à minimiser le problème, elle pourrait se retrouver confrontée à une montée du mécontentement lors des prochaines échéances électorales.

Les Bordelais attendent des réponses concrètes et des actions visibles sur les questions de sécurité, de transport et de cadre de vie. Faute de quoi, Bordeaux pourrait bien continuer sa chute… jusqu’à sortir complètement du radar des villes où il fait bon vivre.