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Les îles Canaries

Les Canaries : les habitants sont-ils sacrifiés sur l’autel du tourisme ? Les chiffres le montrent

Léa Paci - Il y a 11 heures

En résumé

• Le tourisme massif aux Canaries entraîne saturation, coût de la vie élevé et précarité.
• Les infrastructures peinent face à la croissance touristique, menaçant la qualité de vie locale.
• Initiatives écologiques émergent face à la crise, mais les habitants réclament un tourisme durable.

Archipel prisé de l’Atlantique, les Canaries brillent par leur climat idéal, leurs paysages lunaires et une douceur de vivre qui attire plus de 16 millions de touristes par an. Mais derrière la carte postale, la réalité se fissure. Les résidents dénoncent un tourisme envahissant, la flambée du coût de la vie, et une précarisation qui grignote leur quotidien. Entre logements inaccessibles, embouteillages permanents et pressions écologiques, les îles Canaries cherchent un nouvel équilibre. En 2025, face à la colère qui monte, les autorités esquissent des réponses. Trop tard ? Trop timide ? L’archipel est à la croisée des chemins.

Soleil, sable… et saturation !

Les Canaries sont aujourd’hui victimes de leur succès. Le nombre de visiteurs ne cesse de croître sur les îles, atteignant des sommets encore jamais vus en 2025. Ce boom touristique transforme les plages en entonnoirs à vacanciers, les sentiers naturels en autoroutes humaines, et les centres-villes en vitrines pour touristes.

Les infrastructures peinent à suivre : congestion routière, files d’attente interminables, gestion des déchets à la peine. L’expérience locale s’efface peu à peu derrière une industrie qui priorise la rentabilité. L’image paradisiaque reste intacte sur les brochures, mais dans les rues de Tenerife ou de Lanzarote, la saturation devient tangible. Le modèle est à bout de souffle.

 

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Tourisme en surchauffe et des chiffres qui donnent le vertige

En 2024, les îles Canaries ont accueilli 16,7 millions de touristes, établissant un nouveau record et marquant une augmentation de 8 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance soutenue est confirmée par des données récentes indiquant que, depuis juillet 2023, l’archipel enregistre plus d’un million de visiteurs étrangers chaque mois, totalisant 21 mois consécutifs de fréquentation exceptionnelle.

En mars 2025, les Canaries ont reçu 1,56 million de touristes internationaux, soit une hausse de 0,9 % par rapport à mars 2024. Cette affluence massive génère des retombées économiques significatives, avec des dépenses touristiques dépassant les 6,8 milliards d’euros au premier trimestre 2025. Cependant, cette croissance exponentielle soulève des préoccupations quant à la capacité des infrastructures locales à gérer une telle pression, mettant en évidence la nécessité d’un rééquilibrage entre développement touristique et qualité de vie des résidents.

Chercher désespérément un logement dans les Canaries

La flambée du tourisme a provoqué un véritable séisme immobilier dans l’archipel. Avec l’explosion des locations de courte durée, les logements destinés aux résidents se raréfient. Résultat : loyers hors de portée, pénurie de biens et conditions de vie dégradées pour les travailleurs locaux.

À Tenerife, certains employés du secteur hôtelier vivent dans des véhicules ou des hébergements de fortune. Le phénomène touche aussi les jeunes Canariens, contraints de quitter leur île pour trouver mieux ailleurs. Ce déséquilibre alimente une colère grandissante. La vie locale se désagrège à mesure que les appartements se transforment en biens d’investissement touristique.

Moins de voitures, mais plus de solutions ? Le parc Teide sous surveillance

Pour tenter d’enrayer la pression sur ses espaces naturels, Tenerife lance une initiative phare : une écotaxe appliquée dès 2026 aux visiteurs du parc national du Teide. En parallèle, l’accès des voitures privées sera restreint, remplacé par un système de navettes électriques.

Ces mesures visent à réduire l’empreinte écologique du tourisme de masse. Mais elles ne font pas l’unanimité : certains craignent une exclusion économique déguisée, d’autres y voient enfin un tournant vers un modèle plus soutenable. Ce changement marque une première réponse officielle à la crise du surtourisme, même si l’ensemble des îles Canaries tarde à emboîter le pas.

Les Canariens relèvent la voix

Face à l’inaction perçue des autorités, la population canarienne se mobilise. En mai 2024, plus de 50 000 personnes ont manifesté sous le slogan « Canarias tiene un límite », réclamant une refonte du modèle touristique. Ce mouvement citoyen vise une régulation des flux, la taxation des grandes structures hôtelières et la protection de l’environnement.

Derrière ces revendications, c’est une quête de dignité et de survie locale qui s’exprime. Les Canariens ne rejettent pas le tourisme, mais un modèle qui les dépossède de leur territoire. Leur message est clair : il est temps de repenser l’avenir avant que le paradis ne devienne invivable.

 

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Le modèle touristique des Canaries, longtemps perçu comme un eldorado, vacille sous son propre poids. Pour les habitants, l’heure n’est plus à l’adaptation, mais à la transformation. Le tourisme durable n’est plus une option, mais une nécessité vitale pour préserver l’équilibre social et écologique de l’archipel.

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Léa Paci - Il y a 11 heures

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