fbpx
plage rio

Ce décret fait que les plages de Rio de Janeiro ne seront plus jamais comme avant…

Vincent Mabire - Il y a 2 jours

En résumé

• Rio impose un décret pour uniformiser et réduire la pollution visuelle des plages.
• Les vendeurs ambulants doivent obtenir un permis et perdre leurs étals colorés.
• Cette réforme menace l'économie locale et l'âme authentique des plages cariocas.

Les plages de Rio de Janeiro, mondialement célèbres pour leur sable doré et leur ambiance électrique, s’apprêtent à subir une transformation qui pourrait profondément modifier leur caractère. Un décret récemment signé par le maire Eduardo Paes impose des règles strictes aux vendeurs ambulants et réorganise l’apparence des plages. Le but affiché : lutter contre la pollution visuelle et structurer un peu mieux le chaos qui fait la spécificité de ces lieux. Mais derrière cette volonté de régulation, des voix s’élèvent pour défendre l’âme des plages cariocas.

Une nouvelle ère pour les plages de Rio

Les plages de Rio sont un véritable symbole de la ville. Avec près de 2 millions de touristes chaque année, elles sont l’un des principaux moteurs du tourisme brésilien. Les célèbres plages de Copacabana, Ipanema ou encore Leblon attirent des millions de visiteurs, qu’ils soient nationaux ou étrangers, séduits par leur beauté naturelle et leur atmosphère unique. Ce sont des lieux où les frontières entre locaux et touristes disparaissent, créant une effervescence palpable. Parmi les éléments qui contribuent à cette ambiance, les barracas, ces stands de plage multicolores, font partie intégrante du paysage.

Les vendeurs ambulants font la navette entre les parasols, offrant aux baigneurs une gamme de produits allant des maillots de bain aux snacks, en passant par des boissons et des objets de plage. Ils sont une image incontournable, un trait caractéristique des plages de Rio, et participent à ce que beaucoup appellent un chaos organisé, cette agitation qui fait le charme des lieux. Mais aujourd’hui, cette image pourrait disparaître.

L’objectif du décret : un « meilleur » paysage… pour qui ?

Le maire Eduardo Paes, avec son décret entré en vigueur en juillet 2025, souhaite imposer un changement radical : les étals de plage devront être réorganisés, sans publicité, et leurs couleurs limitées à noir et blanc. Si ces mesures visent à réduire la pollution visuelle et à améliorer l’esthétique de l’espace public, elles soulèvent de nombreuses questions.

L’aspect le plus choquant de ce changement réside dans la restriction des couleurs : les stands, traditionnellement éclatants et ornés de publicités locales, devront désormais se plier à une uniformité austère. Ce qui faisait partie du charme des plages — cette explosion de couleurs et de produits en tous genres — pourrait être remplacé par une version plus « sobre » des plages, débarrassée de cette vibrance qui attire les foules.

@shakadu78 La meilleure plage de Rio les gars c’est celle ci #bresil #beach #bestplace #praiadajoatinga ♬ son original – ✊🏾 S H A K A ✊🏾

L’impact économique et social

Au-delà de l’aspect esthétique, ces nouvelles règles auront un impact direct sur les vendeurs ambulants, qui représentent une part importante de l’économie locale. Le décret impose également l’obligation pour les vendeurs de posséder un permis pour travailler sur les plages et interdit l’utilisation de certains équipements, tels que les bouteilles de gaz et les glacières en polystyrène. Ces mesures entraînent la disparition de certains produits phares, comme les brochettes de crevettes ou la viande grillée, populaires parmi les visiteurs.

Ce sont des milliers de travailleurs qui risquent de perdre une source de revenu essentielle. Environ 100 000 personnes dépendent directement ou indirectement de cette activité sur les plages. La plupart d’entre eux n’ont pas d’autre alternative viable et se retrouvent donc pris dans un dilemme : accepter la réglementation ou risquer des amendes et la perte de leur gagne-pain.

Certains défenseurs de la mesure affirment qu’elle est nécessaire pour mettre de l’ordre et améliorer l’image de Rio, notamment auprès des touristes internationaux qui pourraient trouver cette profusion d’étals désorganisée. Mais la réalité est bien plus complexe. Pour de nombreux Cariocas, cette décision semble déconnectée de la réalité locale, où l’organisation et la liberté de l’espace public sont essentielles à la vie de quartier.

Les visiteurs partagés sur cette réforme

Pour les visiteurs de Rio, ce décret est également source de confusion. Sur les plages de Copacabana, certains touristes étrangers, habitués à la folie colorée de la ville, s’inquiètent de la disparition de cette particularité qui rend Rio si unique. « C’est un peu comme si on enlevait ce qui fait la vie de la plage. Les vendeurs font partie de l’expérience, c’est ce qui donne de la personnalité à ces lieux », explique un touriste français installé sous un parasol à Copacabana.

D’autres, plus en phase avec les objectifs de la municipalité, saluent cette initiative comme un pas vers un environnement plus structuré et agréable. Toutefois, cette opinion reste minoritaire et ne semble pas faire le poids face à la majorité qui craint que Rio perde une partie de son authenticité au nom de la réglementation.

Une transformation contestée, mais irréversible ?

La question demeure : les plages de Rio de Janeiro, si synonymes de diversité, de liberté et d’effervescence, peuvent-elles se conformer à une norme esthétique uniforme sans perdre leur âme ? Si ce décret entre en vigueur et que les vendeurs ambulants doivent se plier aux nouvelles règles, l’impact sur l’économie locale, l’image de la ville et la perception des visiteurs pourrait être considérable.

À une époque où Rio cherche à moderniser son image tout en restant fidèle à son identité culturelle, ce changement ne pourra se faire sans heurts. Pour l’instant, le dialogue reste ouvert, mais la mise en place de ces règles pourrait marquer un tournant dans la gestion des plages les plus célèbres du monde. Seul le temps dira si cette réorganisation apportera à Rio la transformation espérée ou si elle ne sera que le début d’une bataille plus profonde pour maintenir l’authenticité de la ville.

Italie

Découvrez
notre guide de
voyage

Vincent Mabire - Il y a 2 jours

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Nos thèmes