Congés en recul : les Français boudent l’été, juillet et août dans le même tempo

Congé ou pas congé, les chiffres viennent de tomber et ils n’ont rien d’un soleil éclatant pour le tourisme français. Cet été, les réservations pour juillet et août sont en recul, et ce, presque au même rythme. Entre budget serré, météo imprévisible, inflation qui persiste et envies d’évasion qui tardent à se concrétiser, les Français semblent jouer la carte de l’attente. Reste à savoir qui tire son épingle du jeu dans ce paysage estival en demi-teinte mais plein de rebondissements.

Un été en mode pause : juillet et août sur le même tempo

L’été 2025 a démarré sans la ferveur habituelle. Selon le baromètre Orchestra pour les Entreprises du Voyage, les départs en juillet enregistrent un recul de –5,2 % par rapport à l’an dernier. Août, de son côté, n’échappe pas à la tendance, avec –7,8 % de réservations. Ce ralentissement ne concerne pas seulement le nombre de voyageurs, mais aussi le volume d’affaires global, en baisse de –4 % sur la période juillet-août. Autre signe révélateur : le nombre de dossiers chute de –5,7 %, tandis que le panier moyen, lui, grimpe légèrement à 2 453 €, soit +1,7 %. En clair, ceux qui partent dépensent un peu plus… mais ils sont moins nombreux.

Le décalage est aussi visible entre les deux mois : juillet limite la casse avec seulement –2 % de dossiers en moins, quand août plonge davantage, surtout autour du 15 août, avec –12 % sur les semaines phares 33-34. Plusieurs raisons se croisent : inflation persistante, météo qui joue les divas, et surtout, une envie de garder une marge de manœuvre pour réserver à la dernière minute. Après tout, pourquoi bloquer ses congés trop tôt quand on peut surveiller les offres et scruter le ciel ?

La France et quelques privilégiés : les valeurs sûres qui tiennent bon

Heureusement, tout n’est pas gris dans ce tableau. La France reste la destination reine, et pas seulement par chauvinisme. Les réservations vers l’Hexagone progressent de +2,5 % à fin mai, alors que le moyen-courrier recule de –4 % et le long-courrier de –10 %. Les atouts ? Des paysages variés, des trajets plus courts, et une maîtrise du budget plus facile. L’effet post-Jeux olympiques joue aussi son rôle : Paris attire 30 % des Français cet été, et près de la moitié des voyageurs disent privilégier la France.

À l’international, certaines destinations tirent brillamment leur épingle du jeu. L’Égypte séduit toujours, la Tunisie regagne des points, et l’Inde connaît un véritable boom avec une hausse spectaculaire de +440 % des dossiers à fin mai. Les agences physiques, elles, profitent de ce climat hésitant : +4,5 % de ventes, alors que le digital décroche de –11,6 %. Résultat : les discussions en face-à-face et les conseils personnalisés semblent rassurer les voyageurs dans un contexte incertain.

Autre tendance forte : la dernière minute. 28 % des destinations misent sur une hausse en juillet, 25 % prévoient la stabilité, et pour août, 31 % tablent sur un rythme inchangé tandis que 25 % espèrent un coup de boost. Car si les Français boudent un peu leurs congés à l’avance, ils savent aussi dégainer la carte bancaire quand une belle promo se présente.