Le tourisme de masse constitue un défi majeur pour de nombreuses destinations populaires, les incitant à mettre en place des mesures strictes pour réguler le flux touristique. Malgré cela, certaines continuent de faire face aux problèmes du surtourisme, et des solutions radicales telles que l’interdiction des touristes peuvent s’avérer nécessaires. C’est le cas de la ville de Kyoto, au Japon.
Les touristes n’auront plus accès à certaines ruelles du quartier Gion
Kyoto, ancienne capitale impériale du Japon, continue d’attirer des visiteurs du monde entier en tant que l’une des destinations les plus prisées du pays. En son cœur, le quartier de Gion s’épanouit autour de sites religieux tels que le sanctuaire Yasaka, offrant aux pèlerins une escale spirituelle au sein de cette métropole historique.
L’héritage de Gion ne se limite pas à sa dimension spirituelle, car le quartier abrite également des temples notables tels que Chion-in, le Kennin-ji et le Shōren-in. Le rythme de Gion s’accélère lors de festivals emblématiques, dont le célèbre Gion Matsuri, qui attire chaque année des milliers de visiteurs en quête de célébrations culturelles.
Au-delà de son patrimoine historique, Gion séduit par la splendeur de ses maisons en bois traditionnelles, ses salons de thé d’exception et ses restaurants exclusifs. Cependant, l’atmosphère envoûtante des ruelles du quartier trouve son apogée dans la présence mystique des geishas. Ces artistes traditionnelles, maîtres dans l’art de divertir avec chants, danses et conversations raffinées, ajoutent une touche unique à l’expérience immersive de Gion.
Avec le temps, l’essor touristique de Kyoto a engendré des conséquences négatives pour les geishas, poussant la commune à instaurer des restrictions récentes pour les visiteurs étrangers.
Une mesure radicale pour préserver le quartier historique de Gion
Dans le passé, Kyoto a été contrainte de prendre des mesures sévères pour contrer les comportements indisciplinés de certains touristes. En 2019, les autorités locales ont en effet instauré des amendes pour les visiteurs qui photographiaient les geishas sans leur consentement, et même pour ceux qui osaient toucher leurs kimonos et perruques élaborées.
Selon Le Monde, cette décision découle d’une enquête menée durant l’été 2018 auprès de 300 restaurants et commerces. Des professionnels ont témoigné des comportements excessifs des touristes, l’un d’eux rapportant avoir vu la lanterne de papier devant son établissement « tirée et cassée par quelqu’un qui prenait des photos ». Certains touristes vont jusqu’à harceler les geishas pendant leurs déplacements vers leur lieu de travail.
En 2015, TripAdvisor Japan avait déjà émis un guide des comportements à proscrire, mais ces mesures dissuasives n’ont pas suffi. Ainsi, une solution plus radicale a été adoptée, comme le rapporte Courrier international : « À partir du mois d’avril, l’accès à certaines ruelles du quartier de Gion sera réservé aux seuls résidents et clients des geishas ». Toutefois, il est important de noter que Hanamikoji, la principale rue de Gion, reste ouverte à tous les habitants et touristes. Cette décision vise à préserver l’intégrité du quartier tout en conciliant les besoins des résidents et l’afflux touristique.