À 2h30 de Paris, ce joyau normand vous fera oublier les stations balnéaires bondées

Blottie entre les très courues Honfleur et Trouville-sur-Mer, cette petite commune du Calvados, nichée sur la Côte Fleurie, reste un secret bien gardé. À seulement 2h30 de Paris, ce village normand d’à peine 750 habitants incarne tout ce que recherchent les amateurs de séjours maritimes paisibles : authenticité, beauté brute, et un charme suranné qui évoque les grandes heures de la villégiature balnéaire.

Chaque année, près de 20 000 visiteurs, dont de plus en plus de Parisiens en quête de tranquillité, foulent ses rues fleuries, ses falaises escarpées et ses plages à marée basse. Si Mers-les-Bains attire les foules avec ses maisons colorées, ici, ce sont les villas endormies dans la verdure et la lumière unique de l’estuaire de la Seine qui séduisent les initiés.

Villas Belle Époque et patrimoine secret sur la Côte Fleurie

Loin du tumulte des grandes stations balnéaires, Villerville abrite l’un des plus beaux ensembles architecturaux de la Côte Fleurie. Perchées sur les hauteurs ou nichées derrière de hauts murs de pierres, les villas Belle Époque y racontent une histoire d’élégance discrète.
Construites entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, elles reflètent l’époque faste où la bourgeoisie parisienne venait « prendre les eaux » et respirer l’air marin. Certaines arborent des tourelles, des vérandas ouvragées ou des bow-windows avec vue sur mer. D’autres, plus modestes, s’intègrent avec harmonie dans les ruelles fleuries où le temps semble suspendu.

En se promenant dans le centre, on découvre des maisons de pêcheurs traditionnelles, des jardins sauvages en pente douce vers la mer, et des escaliers secrets qui mènent à des points de vue à couper le souffle. Le front de mer, quant à lui, n’a rien d’une promenade aménagée en grande pompe : il conserve un aspect brut, presque sauvage, qui fait tout son charme. On y croise parfois plus de mouettes que de touristes.

Mais le clou du patrimoine local reste sans doute le Théâtre de la Baleine, une curiosité historique unique en France. En 1893, une baleine échouée fut transformée en théâtre éphémère par un artiste fantasque. L’idée fit le tour du monde avant que l’animal ne disparaisse dans un incendie… Aujourd’hui, une réplique et des expositions en rappellent le souvenir extravagant.

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Terre d’artistes, refuge de rêveurs et écrin de nature

Villerville n’est pas seulement une carte postale, c’est aussi un lieu d’inspiration. Dès la fin du XIXe siècle, il attira écrivains, musiciens et peintres. En 1881, Gabriel Fauré et André Messager composent la Messe des pêcheurs de Villerville, un hymne à la mer et aux gens du cru, chanté par les femmes du village pour soutenir leurs marins.

Un siècle plus tard, Henri Verneuil choisit ce même décor pour tourner Un singe en hiver, chef-d’œuvre du cinéma français porté par Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo. Le bistrot du film, « Le Cabaret Normand », est encore là, devenu lieu de pèlerinage pour cinéphiles nostalgiques.

Aujourd’hui encore, l’esprit artistique souffle sur le village. Le Festival de Villerville, chaque été, transforme les rues, granges et jardins en scènes de théâtre éphémères. Musique classique, créations contemporaines, contes marins : toute la commune devient spectacle vivant.

Mais cette richesse culturelle s’inscrit dans un cadre naturel exceptionnel. Le Parc des Graves, réserve littorale protégée, serpente entre les falaises et la plage. On y observe oiseaux marins, flore côtière et galets patinés par les marées. Les sentiers de randonnée mènent à des panoramas insoupçonnés sur l’estuaire, la côte du Pays d’Auge et parfois, par beau temps, jusqu’au Havre.

Et puis il y a les petites choses : le silence, le cri des mouettes, les couchers de soleil sur la mer, la fraîcheur d’un verre de cidre local en terrasse. Ici, tout invite à ralentir, contempler, respirer.

Un coin de Normandie à découvrir avant qu’il ne soit trop tard

Accessible en un peu plus de deux heures depuis Paris, Villerville séduit sans jamais se vendre. Pas de boutiques tape-à-l’œil, pas de boîtes de nuit sur le front de mer. Juste des paysages sublimes, une histoire singulière, et une ambiance que l’on ne trouve plus ailleurs.

Les amoureux du calme, les amateurs d’authenticité, les curieux de patrimoine ou les passionnés d’art y trouveront leur bonheur.

Et si vous hésitez encore, posez-vous la question : entre la foule de Deauville et la tranquillité de ce village suspendu au-dessus de la mer, que choisirez-vous pour votre prochain week-end ?