
En résumé
• Le Napoléon Express offre un voyage rétro reliant Pontivy à Lambel-Camors en Bretagne.• La vallée du Blavet séduit par ses paysages bucoliques et ses haltes charmantes.
• Lambel-Camors invite à la nature avec forêt, balades, accrobranche et hébergements doux.
Ce n’est pas un train. C’est une bulle. Une parenthèse enchantée qui file à travers bois, vallées et villages au rythme nonchalant de ses roues grinçantes. Le Napoléon Express, c’est ce genre de transport qui ne cherche pas à aller vite, mais à aller bien. Il relie Pontivy – que les intimes appellent encore fièrement Napoléonville – à Lambel-Camors, au cœur d’une Bretagne qui prend le temps. Un voyage rétro qui glisse paisiblement sur les rails de la vallée du Blavet, et qui, à chaque virage, dévoile un décor tantôt bucolique, tantôt carrément magique. Des paysages sans filtre, des haltes pleines de charme et cette impression délicieuse d’avoir mis la main sur un secret bien gardé. En route.
Pontivy : la ville qui rêvait d’Empire
Avant d’embarquer, un détour s’impose. Pontivy, ou Napoléonville pour les amateurs d’Histoire, a un charme double face. D’un côté, un vieux centre médiéval tout en ruelles pavées, maisons à colombages et château des Rohan solidement campé sur sa motte. De l’autre, un urbanisme tout droit sorti du rêve d’un empereur mégalo : lignes droites, bâtiments imposants, rues aux noms d’épopée napoléonienne. Pontivy, c’est un peu le Versailles de la Bretagne intérieure. Et ça se visite aussi bien avec un appareil photo qu’avec une galette-saucisse à la main.
La vie y est douce, les terrasses ne sont jamais prises d’assaut, et les prix restent sympas (un bon menu complet pour 15 €, c’est encore possible). C’est ici que commence l’aventure du Napoléon Express, dans une petite gare qui n’a pas bougé depuis l’époque où l’on disait encore « compartiment » et non « voiture ». Dès l’instant où l’on monte à bord, on quitte 2025 pour une ambiance vintage en diable : autorails des années 50, banquettes d’époque, fenêtres qu’on peut ouvrir (oui, vraiment). Et ça, rien que ça, c’est déjà les vacances.
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La vallée du Blavet : un concentré de Bretagne à chaque virage
Le Napoléon Express ne fonce pas. Il flâne. Et c’est tant mieux. Car sur les 35 km qui relient Pontivy à Lambel-Camors, il y a de quoi en prendre plein les mirettes. La vallée du Blavet, c’est la Bretagne verte dans tout ce qu’elle a de plus généreux. Des prairies grasses, des forêts touffues, des rivières qui serpentent comme dans un vieux conte. À chaque arrêt, on descend, on respire, on sourit. À Saint-Nicolas-des-Eaux, charmant hameau posé au bord de l’eau, on peut même louer un vélo et suivre le chemin de halage en mode slow life. Ou s’installer en terrasse pour boire un verre en regardant passer les canards.
Plus loin, le train traverse Saint-Rivalain, discret mais adorable, avant de filer vers Quistinic et ses panoramas boisés. Les haltes sont courtes, mais toujours intenses. Il y a ce petit frisson à chaque fois qu’on remonte à bord, comme si le train n’était pas qu’un moyen de transport mais une scène de théâtre mouvante. Chaque virage dévoile un nouveau tableau vivant, et dans le wagon, ça rigole, ça discute, ça partage. Le rythme est parfait pour les enfants, les amoureux, les photographes, les nostalgiques et même les cyclistes (oui, les vélos montent à bord gratos sur réservation).
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Lambel-Camors : là où la forêt vous prend dans ses bras
Quand on arrive à Lambel-Camors, dernier arrêt du Napoléon Express, l’ambiance change. Ici, la nature reprend le dessus. Littéralement. La forêt de Camors vous enveloppe dès la descente du train. Bruit de feuilles, odeur de mousse, lumière tamisée par les branches. Un vrai bain de nature. Sur place, on peut se lancer dans une balade bucolique ou un parcours accrobranche à Utopia Parc pour les plus téméraires. Les chemins balisés mènent à des clairières parfaites pour pique-niquer, des ruisseaux clairs et même un dolmen planqué sous les arbres.
Le village est tout petit, mais il vibre fort. L’été, des guides passionnés vous racontent l’histoire du coin avec l’enthousiasme d’un enfant devant son gâteau d’anniversaire. Le tout dans un calme olympien, loin des foules et du stress. Côté hébergement, quelques gîtes douillets et maisons d’hôtes confidentielles proposent des nuitées dès 60 €. Le genre d’endroit où l’on s’endort avec le chant des grillons et l’envie furieuse de tout recommencer demain.
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Comment s’y rendre sans prise de tête (et sans voiture)
Bonne nouvelle : même sans voiture, ce coin de paradis reste accessible. Depuis Paris, un TGV vous dépose à Auray en moins de 3 heures pour un billet autour de 40 €. C’est l’un des points d’embarquement du Napoléon Express certains jours d’été. Sinon, un TER vous amène facilement à Pontivy depuis Rennes. Depuis Lyon, comptez un trajet d’environ 5h30 avec un changement à Paris, pour 60 à 90 €. Et depuis Strasbourg, il faudra une grosse journée (environ 7 à 8 heures avec deux changements), mais la récompense en vaut la peine.
Le billet pour le Napoléon Express s’achète en ligne ou dans les offices de tourisme. Tarifs doux : entre 14 et 16 € l’aller-retour pour un adulte, et autour de 7 à 12 € pour les enfants. Et la cerise sur le kouign-amann ? Les vélos sont acceptés à bord gratuitement. De quoi concocter une virée parfaite, entre train rétro et découverte active. Car ici, tout est pensé pour que l’expérience soit aussi fluide que magique.