En résumé
• Primosten, en Croatie, présente des plages artificielles remodelées pour le tourisme.• Ces plages fragiles menacent l’écosystème face à érosion et montée des eaux.
• L’urbanisation massive compromet la nature au profit d’un tourisme en expansion.
Dans le cœur de la Méditerranée, en Croatie, se trouve un lieu qui attire les foules depuis plusieurs années, un petit coin de paradis dont les plages immaculées et l’eau cristalline ont fait un véritable objet de désir pour les voyageurs du monde entier. Mais derrière cette image idyllique se cache une vérité beaucoup moins séduisante. Primosten, ce « joyau caché » de l’Adriatique, a bien plus de secrets à cacher qu’il n’y paraît.
Une façade parfaite mais trompeuse
Ce petit village insulaire, relié au continent au 16e siècle, est devenu l’une des destinations les plus prisées de Croatie. Tout semble être réuni pour en faire une station balnéaire de rêve : plages de sable fin, eaux turquoises, et ruelles pittoresques qui font rêver les visiteurs. Primosten a même été saluée en 2024 par European Best Destination comme l’un des joyaux secrets du Vieux Continent. Mais derrière cette image parfaite se cache un secret lourd à porter, qu’aucun visiteur ne soupçonne en arrivant.
Pourtant, si l’on prend le temps de regarder de plus près, un autre visage de Primosten se dévoile. Ce qui semble être une destination naturelle et préservée n’est en réalité qu’un décor soigneusement construit. Les plages immaculées sont en fait artificielles et ont été aménagées pour répondre à l’explosion du tourisme dans la région. Loin de préserver son littoral, la ville a opté pour une transformation radicale, remodelant ses côtes rocheuses en plages de sable fin. Une fausse image de nature, qui ne résiste pas aux intempéries et à l’érosion.
Le prix du sable : des plages artificielles et fragiles
Primosten, à l’origine, ne possédait aucune plage naturelle. Le littoral était constitué essentiellement de roches, caractéristiques des côtes dalmates. Cependant, pour faire face à l’augmentation massive du nombre de touristes, la ville a pris la décision de « recharger » ses plages. Des graviers et des galets ont été déversés chaque année, et un aménagement colossal a été mis en place pour agrandir ces plages et les rendre plus attractives.
Mais ces plages artificielles, bien qu’elles soient un succès commercial à court terme, sont extrêmement fragiles. Le professeur Dalibor Carevic, expert en génie côtier, souligne qu’« une grande partie de notre côte devient artificielle à grande échelle ». Ces aménagements massifs représentent un véritable danger pour l’environnement. L’ironie de cette situation réside dans le fait que ces plages, créées pour attirer toujours plus de touristes, risquent d’être emportées par la montée des eaux et les tempêtes de plus en plus fréquentes. L’écosystème local est détruit au profit de plages temporaires qui n’offrent aucune véritable protection face aux changements climatiques.
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L’impact environnemental ignoré : entre béton et sable
Primosten n’est pas un cas isolé. De nombreuses stations balnéaires de la région ont adopté des stratégies similaires pour répondre à l’afflux de touristes. L’urbanisation galopante de ces littoraux met en péril des écosystèmes fragiles, transformant des paysages naturels en espaces bétonnés. Si le tourisme génère des revenus considérables, les conséquences écologiques sont irréversibles à long terme.
Les plages de Primosten, en particulier, sont devenues des symboles d’une croissance touristique démesurée, où la nature a été sacrifiée pour satisfaire un marché en pleine expansion. Ces aménagements artificiels sont perçus par les autorités locales comme un moyen de satisfaire les besoins des visiteurs, mais ils mettent en lumière l’absurdité de la situation : comment peut-on continuer à exploiter une destination en prétendant qu’elle reste intacte, alors qu’elle se transforme jour après jour en décor fabriqué pour l’industrie touristique ?
L’avenir de Primosten, comme celui de nombreuses stations méditerranéennes, dépendra des choix à venir. Les autorités devront décider si elles veulent véritablement préserver la beauté naturelle de la région ou continuer à bétonner pour suivre les tendances touristiques. Mais une chose est sûre : derrière le sable parfait, l’avenir du lieu est bien plus incertain qu’il n’y paraît.