Et si la France, berceau historique de la thalassothérapie, voyait son hégémonie menacée ? Loin des côtes bretonnes et des centres emblématiques de la côte atlantique, un concurrent inattendu s’affirme avec ambition : la Tunisie. Ce pays d’Afrique du Nord, réputé pour son climat ensoleillé et son hospitalité, mise sur ses atouts naturels et économiques pour séduire une clientèle en quête de soins marins et de bien-être. Avec un développement rapide, des infrastructures modernes et une attractivité tarifaire imbattable, la Tunisie espère renverser la hiérarchie et s’imposer comme le leader mondial de la thalassothérapie. Un pari audacieux qui pourrait bien rebattre les cartes du marché international du tourisme de santé.
La Tunisie, un territoire taillé pour la thalassothérapie
La thalassothérapie repose sur une relation intime avec la mer. Et de ce point de vue, la Tunisie a de sérieux arguments. Avec 1.400 km de côtes baignées par la Méditerranée et 300 jours de soleil par an, le pays offre un cadre idéal pour le développement de soins marins. Depuis l’Antiquité, les vertus thérapeutiques de ses sources thermales sont exploitées, notamment dans des régions comme Korbous, dont les eaux chaudes sont riches en minéraux bienfaisants.
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Mais l’atout tunisien ne se limite pas à ses conditions naturelles. Depuis les années 1990, le pays a massivement investi dans des infrastructures dédiées au bien-être. Aujourd’hui, il compte 60 centres de thalassothérapie et près de 400 spas, des chiffres qui le placent directement derrière la France en termes d’offre. Ce positionnement stratégique a permis à la Tunisie d’attirer une clientèle fidèle, particulièrement en provenance d’Europe.
Un rapport qualité-prix imbattable
Si la France reste une référence en matière de thalassothérapie, elle souffre d’un handicap majeur : son coût élevé. Les cures proposées sur le littoral français affichent des prix souvent prohibitifs pour une partie du public. En moyenne, une semaine de soins en France coûte aux alentours de 3.000 euros, contre seulement 1.000 euros en Tunisie. Une différence de prix considérable qui pousse de nombreux curistes à traverser la Méditerranée pour profiter d’une expérience similaire à moindre coût.
Outre les tarifs, la qualité des prestations tunisiennes joue un rôle clé dans cette montée en puissance. Les centres sont généralement installés au sein d’hôtels haut de gamme, offrant des services comparables à ceux des établissements français. Les soins, encadrés par des professionnels formés, respectent les standards internationaux et attirent chaque année 1,2 million de visiteurs, dont une large majorité d’Européens.
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Un tourisme en plein renouveau
Longtemps fragilisé par l’instabilité politique et les crises sécuritaires, le tourisme tunisien connaît un second souffle. En 2024, le pays a accueilli plus de dix millions de visiteurs étrangers, un record qui témoigne du retour de la confiance. Cette embellie profite directement au secteur de la thalassothérapie, qui représente aujourd’hui 50 % du marché du tourisme de santé tunisien, générant environ 60 millions d’euros par an.
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Face à cette dynamique, la France doit-elle s’inquiéter ? Si l’Hexagone conserve une réputation d’excellence et un savoir-faire historique, la Tunisie joue habilement sur l’accessibilité et la diversification de son offre pour conquérir de nouveaux segments de marché. L’avenir dira si cette stratégie suffira à détrôner la France, mais une chose est certaine : la compétition est désormais lancée.