
En résumé
• Les plages européennes souffrent surtout de surpopulation et propreté dégradée.• Bournemouth et La Pelosa très prisées, mais critiquées pour foule et gestion.
• Mesures restrictives mises en place pour préserver plages face au tourisme massif.
Chaque année, elles attirent des millions de voyageurs en quête de sable fin et d’eaux cristallines. Mais derrière les clichés de rêve postés sur Instagram, la réalité n’est pas toujours aussi idyllique. Un rapport signé Cloudwards, basé sur plus de 1,3 million de commentaires TripAdvisor, révèle les coulisses moins glamour de 200 plages parmi les plus visitées au monde. Verdict : l’Europe décroche la palme des griefs, surtout côté surpopulation. Sur huit des dix plages les plus critiquées pour leur affluence, les serviettes s’alignent comme des sardines, et l’espace personnel devient une denrée rare.
Bournemouth : reine des plaintes côté continent
Cocorico… ou plutôt God Save the Beach ! La plage de Bournemouth, au Royaume-Uni, se hisse en tête des plages les plus critiquées d’Europe et cinquième au niveau mondial. Sur le papier, elle a tout : une vaste étendue de sable doré, des cabines pastel à l’anglaise, une promenade animée, et la mer qui scintille sous le ciel du Dorset. Mais dans la réalité, les avis s’accumulent sur deux points noirs : une fréquentation qui frôle parfois la cohue et une propreté loin d’être impeccable.
Cela n’empêche pas la station balnéaire de séduire avec son ambiance festive et familiale, ses cafés de bord de mer et ses activités nautiques en pagaille. Mais les vacanciers désireux de plonger dans la quiétude devront redoubler de stratégie : venir hors saison ou tôt le matin, avant que les vagues de visiteurs ne s’installent pour la journée.
Voir cette publication sur Instagram
La Pelosa : la perle turquoise sous haute tension
Carte postale vivante du nord-ouest de la Sardaigne, La Pelosa est un rêve éveillé : sable blanc éclatant, mer turquoise à perte de vue, et une petite tour aragonaise en sentinelle. Mais cette beauté a un prix : près de 87 % des critiques négatives parlent de la foule. Même un matin de semaine en septembre peut donner l’impression d’être en plein Times Square le soir du Nouvel An.
Face à ce succès qui déborde, les autorités locales ont instauré un quota journalier, une réservation obligatoire et même l’interdiction des serviettes pour protéger le sable de l’érosion. Malgré ces mesures, le site reste l’un des plus prisés au monde. Et pour ceux qui parviennent à y accéder dans de bonnes conditions, l’expérience reste magique : eaux tièdes, snorkelling riche en poissons et ce sentiment d’être dans un décor hors du temps… tant qu’on ne regarde pas derrière soi.
Voir cette publication sur Instagram
Spiaggia La Cinta : l’interminable ruban blanc qui attire tout le monde
Sur la côte est de la Sardaigne, Spiaggia La Cinta aligne cinq kilomètres de sable fin, bordés de dunes et de genévriers. L’eau est claire, peu profonde, parfaite pour les familles, et les jours de vent, les kitesurfeurs viennent ajouter du spectacle à la carte postale. Mais sa générosité en espace n’empêche pas les foules : en haute saison, même en marchant, il faut parfois jouer des coudes pour poser sa serviette.
La plage reste pourtant splendide, surtout en fin de journée, lorsque le soleil descend et que la lumière dore les dunes. Les avis mitigés rappellent que la beauté attire toujours… et qu’en été, le mot “tranquillité” se négocie au prix fort.
Voir cette publication sur Instagram
De la Crète au Portugal : le glamour… avec supplément de foule
La Sardaigne n’est pas seule dans le viseur. Le rapport pointe aussi Praia da Falésia au Portugal, spectaculaire avec son sable doré et ses falaises rouges, mais prise d’assaut dès les premières heures. Direction ensuite Cala Comte, à Ibiza, où l’eau turquoise et la vie nocturne forment un cocktail irrésistible – et bruyant. Plus à l’est, la petite baie de Konnos à Chypre, surnommée “paradis insulaire”, souffre de son exiguïté : sublime, mais vite saturée.
Côté Grèce, la lagune de Balos en Crète se retrouve dans le top mondial pour la saleté, et Elafonissi, célèbre pour son sable rose, récolte plus de 70 % de critiques sur sa surpopulation. Sur l’île de Lefkada, Porto Katsiki est classée parmi les pires en matière de bruit. Ces plages restent magnifiques, mais incarnent le décalage entre l’idéal véhiculé par les réseaux sociaux et l’expérience réelle sur place.
Le revers du rêve bleu
Ce classement de l’entreprise Cloudwards basé sur les commentaires de TripAdvisor n’est pas qu’un inventaire de coups de soleil et de serviettes trop proches. Il met en lumière les effets d’un tourisme devenu viral, où les infrastructures peinent à suivre. Les autorités commencent à réagir : quotas en Sardaigne, taxes pour les croisiéristes en Grèce, interdiction de l’alcool sur certaines plages espagnoles… Autant de tentatives pour protéger ces joyaux naturels et éviter que leur réputation ne s’effrite.
Reste que cet été encore, la promesse dorée d’une plage parfaite se heurte à la réalité : le bruit, la foule, et ce fossé grandissant entre ce que l’on attend et ce que l’on vit. Le paradis existe encore… mais il se mérite.