Léa Paci -
Il y a 1 semaine En résumé
• Des destinations touristiques cachent des réalités de criminalité et tensions sociales.• Au Mexique et aux Caraïbes, violences gangrènent des zones touristiques prisées.
• En Suède et ailleurs, la perception du tourisme change face à la montée des violences.
Sable blanc, eaux translucides, villages pittoresques… mais aussi fusillades, enlèvements et tensions sociales. Derrière certaines destinations de rêve, plébiscitées par des millions de touristes chaque année, se cachent des réalités complexes souvent ignorées des vacanciers. Tandis que les brochures mettent en avant plages idylliques et atmosphères locales, des pans entiers de ces territoires sont gangrenés par la criminalité, la pauvreté ou des conflits larvés. À l’heure où voyager n’a jamais été aussi facile, la vigilance devient un acte de lucidité.
Mexique, le paradoxe d’un eldorado touristique sous la coupe des cartels
Le Mexique reste en 2025 l’une des premières destinations mondiales, avec plus de 50 millions de visiteurs internationaux recensés en 2024. Pourtant, la carte de ses stations balnéaires les plus fréquentées recoupe trop souvent celle des zones de guerre entre cartels. Cancún, Acapulco, Tulum ou Puerto Vallarta sont aujourd’hui surveillées par des unités militaires, parfois visibles jusque dans les centres hôteliers.
Les violences liées au narcotrafic touchent aussi les petites villes autour des sites archéologiques majeurs. D’après les données du Secretariado Ejecutivo del Sistema Nacional de Seguridad Pública, plus de 30 000 homicides ont été enregistrés en 2024, dont un tiers dans des États touristiques. Bien que les touristes soient rarement des cibles directes, des fusillades en plein jour ou des enlèvements d’étrangers alimentent une peur latente et modifient la perception de cette destination paradisiaque.
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Des tensions croissantes sous les cocotiers des Caraïbes
Les îles caribéennes, longtemps synonymes de tranquillité tropicale, connaissent une inquiétante montée des violences. À Nassau (Bahamas), les agressions armées dans les zones commerçantes ont doublé depuis 2022. En Jamaïque, le taux d’homicides dépasse les 60 pour 100 000 habitants, un des plus élevés au monde. Même les plages d’Ocho Rios et de Negril sont concernées par des alertes régulières de sécurité émises par les ambassades étrangères.
La situation est aggravée par la dépendance économique au tourisme. Certains gouvernements choisissent de minimiser publiquement les risques, alors que les forums d’expatriés et de voyageurs partagent une réalité plus rugueuse : braquages, escroqueries, violences domestiques visibles, voire zones de non-droit dans certaines localités.
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La Suède en proie aux règlements de compte en Europe du Nord
Stockholm ou Malmö ne sont plus épargnées. L’image traditionnelle d’une Suède pacifique et égalitaire vacille depuis 2022, alors que le pays est frappé par une vague sans précédent de violences liées aux gangs. En 2024, plus de 400 fusillades ont été recensées, avec des victimes collatérales dans des lieux publics.
Ce phénomène touche aussi le tourisme : des quartiers autrefois prisés pour leur animation nocturne sont désormais évités. La criminalité organisée, d’abord cantonnée aux milieux interlopes, a infiltré le quotidien urbain. Malgré les campagnes de prévention et le renforcement policier, la tension reste perceptible, y compris chez les professionnels du tourisme.
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Naples, Rio, Le Cap : ces magnifiques destinations urbaines rongées de l’intérieur
Certaines destinations historiques ou balnéaires souffrent d’un décalage grandissant entre leur image et leur réalité quotidienne. À Naples, des quartiers entiers sont sous l’influence de la Camorra, dont les guerres de territoire éclatent parfois à quelques rues seulement des circuits touristiques. Rio de Janeiro, malgré des efforts sécuritaires notables, reste marquée par des affrontements fréquents dans les favelas situées en périphérie des zones touristiques.
Le Cap, en Afrique du Sud, attire pour ses paysages spectaculaires et sa richesse culturelle. Pourtant, ses taux de criminalité parmi les plus élevés du continent, notamment les vols à main armée et les attaques ciblées sur les routes, continuent d’inquiéter les agences de voyage internationales. Plusieurs compagnies imposent désormais des clauses de sécurité spécifiques dans leurs contrats.
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Voyager avec lucidité, les nouveaux réflexes des globetrotteurs
Les voyageurs ne fuient pas pour autant ces lieux. En revanche, les comportements évoluent. Consultation systématique des conseils aux voyageurs, groupes Facebook d’expatriés, usage d’applications de sécurité locales : la préparation ne se limite plus aux valises.
Dans plusieurs pays et destinations prisées, les autorités renforcent la sécurité autour des hôtels, développent des corridors protégés ou instaurent des couvre-feux localisés. Certaines plateformes de réservation signalent désormais les zones à éviter, sans pour autant dissuader les réservations.
Ces destinations de vacances prisées sont plus dangereuses qu’on ne le croit
➡️ https://t.co/LDDsazAWTL pic.twitter.com/NHCvANGz0X— GEO (@GEOfr) April 8, 2025
Car l’envie de découvrir le monde demeure intacte. Ce que les touristes recherchent aujourd’hui, c’est une expérience plus consciente : voir le réel des destinations, sans ignorer ce qu’il dissimule parfois derrière la façade ensoleillée.
Léa Paci -
Il y a 1 semaine