En résumé
• L'UE révise ses règles sur les droits des passagers aériens, soulevant des inquiétudes.• Les nouvelles propositions pourraient réduire les compensations pour retards à partir de 5 heures.
• Harmonisation des normes sur les bagages pour éviter les pratiques incohérentes des compagnies.
L’Union européenne a récemment relancé la révision de son règlement sur les droits des passagers aériens, un dossier crucial qui pourrait redéfinir le paysage du transport aérien en Europe. Si cette initiative vise à améliorer la protection des consommateurs, plusieurs experts se demandent si ces changements ne risquent pas de favoriser les compagnies aériennes au détriment des passagers. Alors que le règlement de 2004 assurait un certain équilibre, les nouvelles propositions législatives pourraient remettre en cause des acquis majeurs. Une question essentielle se pose : qui bénéficiera réellement de cette réforme ?
Les passagers pourraient-ils perdre leurs droits face à des retards ?
L’un des principaux enjeux de cette révision concerne l’indemnisation des passagers en cas de retard ou d’annulation de vol. Actuellement, les passagers peuvent prétendre à des compensations dès 3 heures de retard, avec des montants allant de 250 à 600 euros selon la distance. Toutefois, l’UE envisage de repousser ce seuil à 5 heures, une mesure qui pourrait laisser des milliers de passagers sans indemnisation.
Ce recul potentiel dans les droits des consommateurs est un véritable coup de tonnerre. Selon les experts, si cette mesure est adoptée, environ 85 % des passagers touchés par des retards ne pourraient plus bénéficier d’indemnités. Il est évident que les passagers risquent de se retrouver à la merci des imprévus, sans aucune couverture financière.
Une nouvelle ère pour les bagages ?
La question des bagages, quant à elle, reste un sujet de stress récurrent pour les voyageurs. Le flou des règles relatives aux bagages à main, aux frais de soute et à la taille des valises varie grandement d’une compagnie à l’autre, ajoutant un fardeau inutile pour les passagers. Le CEC propose donc une harmonisation des normes, notamment en ce qui concerne la taille des bagages à main, afin d’éviter que les passagers ne soient confrontés à des pratiques de tarification opaques et incohérentes.
Les perturbations liées aux bagages, notamment les retards, les pertes ou les détériorations, continuent également de poser problème. Si la Convention de Montréal régit les indemnisations, chaque compagnie a ses propres règles, ce qui crée une inégalité de traitement entre les passagers. L’objectif ici serait de mettre en place une norme unique pour garantir que tous les passagers soient traités de manière égale en cas de dommage ou de perte de leurs effets personnels.