En résumé
• Le Japon introduit une double tarification pour réguler le tourisme.• Kyoto veut augmenter la taxe de séjour pour préserver son patrimoine.
• Des tarifs élevés inquiètent touristes et experts économiques.
Le Japon, réputé pour son hospitalité et ses paysages enchanteurs, introduit une nouvelle politique qui pourrait changer la perception des visiteurs étrangers. En instaurant une double tarification pour certaines attractions touristiques, le gouvernement cherche à réguler le flot de visiteurs et à financer l’amélioration des infrastructures. Mais cette mesure est-elle une nécessité économique ou une façon déguisée de dissuader les touristes ?
Un surtourisme qui inquiète les autorités japonaises
Avec près de 32 millions de visiteurs étrangers en 2023, le Japon a dépassé les niveaux d’avant la pandémie. Tokyo, Kyoto et Osaka voient leurs rues bondées, rendant difficile la cohabitation entre résidents et voyageurs. Le gouvernement justifie cette nouvelle taxation par la nécessité de préserver le patrimoine culturel et naturel, tout en garantissant une meilleure expérience pour tous.
Envahie de touristes, Kyoto veut fortement relever sa taxe de séjour#tourismehttps://t.co/h1yYr2qosB
— Véronique Genty (@VeroniqueGenty) January 14, 2025
La ville de Kyoto, par exemple, souffre d’un afflux massif de touristes dans ses temples et ruelles historiques. Certaines zones populaires comme le quartier de Gion ont même dû imposer des restrictions sur les déplacements des touristes. En réponse, le gouvernement veut appliquer des tarifs différenciés pour les étrangers, en prenant exemple sur des pays comme l’Islande et l’Italie, où des taxes touristiques ont déjà été mises en place.
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Des prix plus élevés pour les visiteurs étrangers
Bien que les détails précis de cette nouvelle politique ne soient pas encore entièrement définis, un exemple concret illustre la tendance : le parc naturel Junguria Okinawa, qui ouvrira en juillet, appliquera un tarif de 8 800 yens pour les visiteurs étrangers contre 6 930 yens pour les Japonais. Cette différence pose la question de l’équité et de l’acceptation par les voyageurs.
D’autres pays appliquent déjà des taxes de séjour ou des frais d’entrée pour certaines destinations, comme Venise qui a instauré un billet d’accès à la ville pour les touristes d’un jour. Mais au Japon, cette mesure est une première et pourrait créer une polémique sur l’impact économique et social à long terme.
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Un pari risqué pour l’économie du tourisme
Le Japon s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre 60 millions de visiteurs internationaux par an d’ici à 2030. Mais cette taxation pourrait-elle freiner cet élan ? Les experts du tourisme restent partagés. Certains estiment que le Japon demeure une destination irremplaçable, où la qualité des services et l’attractivité culturelle l’emportent sur les coûts. D’autres s’inquiètent d’une possible baisse de fréquentation, notamment parmi les voyageurs à budget limité.
Les réactions des touristes seront un indicateur clé du succès ou de l’échec de cette mesure. Une hausse des prix pourrait inciter certains visiteurs à choisir d’autres destinations asiatiques comme la Corée du Sud ou Taïwan, où les coûts restent plus abordables.
🗾36,8 millions, c’est le nombre de touristes étrangers s’étant rendus au Japon en 2024. Alors, peut-on parler de sur-tourisme ? Quelles conséquences et comment le pays ou nous, simples visiteurs, pouvons-nous y faire face ?https://t.co/uddvHKV5j0
— Journal du Japon (@JournalDuJapon) March 13, 2025
Une mesure nécessaire ou une punition ?
Cette nouvelle politique marque un tournant dans la gestion du tourisme au Japon. Si la protection des sites culturels et l’amélioration des infrastructures sont des objectifs louables, la perception d’un traitement différencié entre locaux et étrangers pourrait ternir l’image du pays. Le défi sera donc d’équilibrer rentabilité, régulation du flux touristique et attractivité internationale, sans créer un sentiment d’exclusion.
Alors, cette taxe est-elle une nécessité économique ou une barrière imposée aux visiteurs ? L’avenir nous dira si les touristes acceptent de payer plus cher pour profiter du Japon… ou s’ils choisiront d’autres horizons.