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Hôtel

« Le nombre d’hôtels ne cesse d’augmenter » : Airbnb accuse les hôtels directement

Vincent Mabire - Il y a 6 heures

En résumé

• Airbnb accuse les hôtels de surtourisme, mais vise aussi à étendre son marché.
• Les prix grimpent aussi sur Airbnb, creusant les disparités dans les quartiers.
• Vraie solution au surtourisme : revoir les modèles économiques des deux acteurs.

Le surtourisme, ce fléau qui étouffe certaines de nos plus belles villes européennes, n’est pas un phénomène récent, mais il s’amplifie chaque année. Airbnb, dans une sortie récente, a choisi de pointer du doigt les hôtels comme étant les principaux responsables de cette crise. Et franchement, est-ce vraiment surprenant ? Depuis des années, le secteur hôtelier monopolise une part énorme du marché, contribuant à l’explosion des prix et à la saturation des zones les plus prisées. Mais attention, derrière ce coup de gueule d’Airbnb, se cache un autre intérêt : celui de capturer une part toujours plus grande du marché. L’acteur californien est-il vraiment l’ami du touriste ou cherche-t-il simplement à surfer sur la vague du rejet des hôtels pour accroître sa domination ?

Airbnb et les hôtels : un combat d’intérêts bien plus complexe

Dans un rapport plutôt polémique, Airbnb a accusé les hôtels de nourrir le surtourisme en Europe. Selon la plateforme, 80% des nuitées en Europe seraient générées par les établissements hôteliers, et ce secteur aurait une grande part de responsabilité dans la saturation des villes comme Paris ou Barcelone. Un discours certes convaincant, mais très orienté, car qui est derrière cette déclaration si ce n’est Airbnb, un géant mondial du marché de la location de courte durée ? L’entreprise n’a pas manqué de rappeler que son modèle permet de répartir le tourisme en dehors des zones urbaines principales. Mais, soyons clairs, si Airbnb milite pour un tourisme plus équilibré, cela est aussi une manière discrète d’élargir son emprise sur le secteur de l’hébergement, surtout en période de crise sanitaire et économique.

Il est facile de pointer du doigt les hôtels, mais que fait Airbnb face à la montée en puissance des prix de ses propres locations ? Les tarifs des appartements sur la plateforme ne cessent de grimper dans des destinations populaires, ce qui crée à son tour des disparités économiques dans les quartiers. La bataille pour les prix entre hôtels et hôtes Airbnb ne profite pas vraiment aux voyageurs : elle profite principalement à la plateforme californienne, qui récolte des marges colossales.

Les villes doivent-elles vraiment se laisser influencer par Airbnb ?

Airbnb incite fortement les villes européennes à réguler davantage le secteur hôtelier. On ne peut s’empêcher de se demander si cette prise de position n’est pas une manière pour la plateforme de déséquilibrer les règles du jeu en sa faveur. Alors que des milliards de dollars sont en jeu, Airbnb se fait passer pour le héros du tourisme responsable, mais, au fond, ses intentions ne sont-elles pas de simplement devenir l’acteur incontournable de l’hébergement touristique, quitte à affamer les hôtels ?

Regardons ce qui se passe dans des villes comme Amsterdam, qui a déjà imposé des régulations strictes aux hôtels et autres formes d’hébergements commerciaux. Airbnb applaudit ces mesures, mais n’oublions pas qu’en dehors de la belle façade de la « répartition du tourisme », l’entreprise ne manque pas une occasion de s’emparer de la part de marché laissée vacante par l’hôtellerie traditionnelle. L’argument de la régulation cachant un agenda plus vaste : éclipser les chaînes hôtelières et s’installer comme la référence unique du secteur.

Les hôtels, boucs émissaires ou véritables responsables ?

Nul doute que l’industrie hôtelière a une part de responsabilité dans le surtourisme. Les hausses de prix et la concentration des activités dans les zones touristiques à forte demande ne font qu’accroître la pression sur les destinations populaires. Pourtant, il serait naïf de ne pas reconnaître que la manipulation des prix par Airbnb joue également un rôle. Les hôtes individuels sur la plateforme ne sont pas des anges : certains gonflent leurs prix de manière vertigineuse pendant les saisons hautes, créant ainsi un effet inflationniste similaire à celui des hôtels.

Alors, faut-il réellement croire que Airbnb est la solution miracle pour lutter contre le surtourisme ? Ou est-ce simplement une manœuvre commerciale habile visant à éclipser ses concurrents tout en se posant en défenseur du tourisme durable ? Si l’on examine bien les choses, les véritables solutions au surtourisme passent par une révision en profondeur des modèles économiques, aussi bien des hôtels que des plateformes comme Airbnb. Mais pour cela, il faudra probablement que tout le monde accepte de renoncer à quelques bénéfices. Et ce n’est pas l’industrie du tourisme, ni Airbnb, qui semble prête à le faire.

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Vincent Mabire - Il y a 6 heures

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