
En résumé
• Tellaro, village pastel en Ligurie, offre une ambiance authentique et tranquille.• Accès par train et ferry, paysages variés et coût de la vie abordable.
• Activités: balades côtières, plages isolées, gastronomie locale délicieuse.
Sous le soleil généreux de Ligurie, il existe un coin de côte où le temps ralentit, où les murs semblent avoir bu toutes les nuances du couchant, et où la mer se glisse jusque dans les ruelles comme pour chuchoter ses histoires. Ici, les façades arc-en-ciel se penchent vers l’horizon, accrochées à la falaise comme des spectatrices privilégiées du bal éternel des vagues. Ce village secret, encore épargné par les hordes de touristes, conjugue tout ce que l’on rêve de trouver en Italie : l’éclat pastel d’un port miniature, des venelles pavées qui sentent le romarin, des criques où l’eau transparente frôle le vert émeraude… et cette sensation unique d’être à la fois ailleurs et chez soi.
Là où la mer embrasse la pierre
À Tellaro, tout commence par un parfum : celui du sel qui imprègne l’air et s’entremêle aux effluves d’huile d’olive chauffée au soleil. Le village, perché au-dessus des flots, se dévoile par petites touches, comme un tableau impressionniste. Les maisons serrées, vêtues de tons corail, rose poudré, jaune safran ou vert olive, sont reliées par des arches et des passages secrets. Les volets, parfois écaillés, ajoutent un charme brut, presque nostalgique.
En contrebas, le minuscule port accueille des barques aux coques bleues et rouges, prêtes à repartir à la pêche aux calamars. On entend le cliquetis des mâts et, parfois, le rire d’un enfant qui rebondit entre les murs. L’église San Giorgio, solidement campée sur son éperon, domine le paysage avec sa façade claire et son clocher qui résonne encore des légendes locales. On dit qu’une pieuvre géante aurait, un jour, fait tinter ses cloches pour sauver le village. Vraie ou pas, cette histoire se savoure comme un verre de vin blanc local, à la fois doux et piquant.
Le coût de la vie est étonnamment raisonnable : un espresso au comptoir pour moins de 2 €, un plat de trofie al pesto pour une dizaine d’euros. Et partout, la même sensation de générosité simple, loin du clinquant des stations balnéaires surmédiatisées.
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Le voyage vers la dolce vita
Rejoindre Tellaro depuis la France, c’est accepter que le chemin fasse partie de l’expérience. Depuis Paris, Lyon ou Strasbourg, on file en train vers Milan ou Turin avant de gagner La Spezia. Un trajet qui prend autour de 10 à 11 heures et coûte entre 75 € et 300 €, selon la période et l’anticipation. Mais quelle récompense visuelle ! Les paysages alternent entre vallées alpines, vignobles en terrasses et collines piquetées de cyprès.
Une fois arrivé à La Spezia, l’air salin annonce la proximité de la mer. Il suffit ensuite d’un bus jusqu’à Lerici, puis d’une courte correspondance pour rejoindre Tellaro, le tout pour moins de 5 €. Les plus romantiques choisissent l’option ferry : le bateau glisse sur l’eau turquoise, croise des criques secrètes, et soudain, le village apparaît. Suspendu à la roche, il se dévoile comme un secret bien gardé, ses façades pastel contrastant avec l’azur profond de la Méditerranée.
En arrivant par la mer, on entend déjà les éclats de voix depuis les terrasses, le clapotis des vagues contre la jetée et, au loin, la rumeur paisible des conversations en italien, ponctuées de rires.
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Entre farniente et éclats d’aventure
Ici, chaque journée a une saveur différente. Le matin, la lumière dorée illumine les ruelles étroites où l’odeur du pain chaud se mêle à celle des fleurs en pots sur les balcons. On suit des escaliers en pierre qui mènent à de petites places ombragées, parfaites pour observer la vie locale : un vieil homme qui joue aux cartes, une nonna qui accroche son linge, un chat qui se prélasse au soleil.
Pour les amateurs de marche, un sentier côtier relie Tellaro à Lerici en environ 40 minutes, offrant des panoramas spectaculaires. On croise des pins maritimes qui parfument l’air, des rochers polis par le vent, et des points de vue à couper le souffle sur le golfe des Poètes. Plus loin, les bateaux de promenade emmènent vers Portovenere et ses trois îles – Palmaria, Tino et Tinetto – où la nature règne encore en maîtresse. Les falaises tombent à pic dans des eaux claires, parfaites pour le snorkeling.
Côté plages, il faut parfois marcher un peu ou descendre quelques marches abruptes pour atteindre des criques isolées. Mais la récompense est immense : une eau translucide, le murmure de la mer, et peut-être une rencontre avec un pêcheur qui remonte ses filets. Le soir, on s’attable sur une terrasse en front de mer pour déguster un risotto crémeux aux fruits de mer, accompagné d’un verre de vermentino. Le tout pour un budget doux : autour de 25 à 30 € le repas complet. Et quand le soleil plonge derrière l’horizon, les façades du village prennent des teintes dorées et rosées qui semblent suspendre le temps.
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L’art de vivre en nuances pastel
Ce qui rend Tellaro unique, ce n’est pas seulement sa beauté évidente, mais cette atmosphère, cette douceur qui imprègne tout. La journée, les couleurs éclatent sous la lumière, les volets se parent d’ombres délicates, et la mer scintille comme un miroir brisé. Le soir, les lumières des maisons se reflètent sur l’eau, et les voix s’adoucissent comme si le village tout entier se mettait en mode confidences.
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On se laisse bercer par le rythme local : un café au comptoir le matin, une baignade dans une crique l’après-midi, un apéritif au coucher du soleil. Le coût de la vie ici reste étonnamment accessible pour la Riviera italienne, et cela participe au charme. Les marchés proposent olives, focaccia, fromages et fruits mûrs à des prix qui donnent envie de préparer un pique-nique face à la mer.
Tellaro, c’est l’Italie dans ce qu’elle a de plus sincère : un décor de carte postale, oui, mais habité, vibrant, vrai. Et c’est peut-être ça, le vrai luxe aujourd’hui.