En résumé
• La Grèce a accueilli 40,7 millions de touristes en 2024, une hausse de 12,8 %.• Zakynthos enregistre une pression touristique élevée avec 150 touristes par résident.
• La surfréquentation menace l'environnement et crée des tensions sociales et économiques.
La Grèce a accueilli 40,7 millions de touristes en 2024, soit une hausse de 12,8 % par rapport à l’année précédente. Parmi ses destinations, l’île de Zakynthos (ou Zante) se distingue par une pression touristique inégalée. Selon une étude de Which? Travel, cette île enregistre 149 887 nuitées touristiques pour 1 000 habitants, soit près de 150 touristes par résident. Cette surfréquentation engendre des tensions sociales et environnementales, mettant en péril l’équilibre local.
Zakynthos est submergée par le tourisme
Située dans la mer Ionienne, Zakynthos attire chaque année des millions de visiteurs séduits par ses plages et sa vie nocturne. En 2024, l’île a enregistré plus de six millions de nuitées touristiques, pour une population d’environ 40 000 habitants. Ce ratio exceptionnel place Zakynthos en tête des destinations européennes les plus surchargées.
Cette affluence massive a des répercussions visibles. Les infrastructures locales, conçues pour une population bien moindre, peinent à répondre aux besoins des visiteurs. Les services de collecte des déchets sont saturés, l’approvisionnement en eau devient problématique pendant les pics estivaux, et la célèbre plage de Navagio souffre d’une érosion accélérée.
Sur les réseaux sociaux, les plaintes se multiplient. Touristes et habitants dénoncent des plages bondées, du bruit incessant et une qualité de séjour dégradée. Des vidéos circulent pour inciter à éviter certaines zones de l’île et à privilégier des périodes hors saison, mais l’effet d’entraînement reste fort.
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Une croissance touristique à double tranchant
La Grèce a généré 21,59 milliards d’euros de recettes touristiques en 2024, en hausse de 4,8 % par rapport à 2023. Si ce dynamisme économique est incontestable, il s’accompagne d’effets pervers. La surconcentration des flux touristiques sur quelques îles aggrave les déséquilibres régionaux, menace l’environnement et compromet la qualité de vie des résidents.
Le secteur emploie près de 120 000 saisonniers, souvent dans des conditions précaires, avec des salaires bas et une intensité de travail élevée. Dans les zones les plus fréquentées, comme Zakynthos ou Santorin, les travailleurs manquent de logements abordables et doivent souvent dormir dans leur véhicule ou partager des hébergements surpeuplés.
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Le gouvernement grec commence à envisager des mesures de limitation, comme des quotas d’accès à certaines plages ou la régulation de locations de courte durée. Mais les mesures restent timides face à l’ampleur du phénomène. Dans ce contexte, Zakynthos devient le symbole d’un tourisme qui s’emballe et échappe à tout contrôle.
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Face à cette dérive, les appels à une refonte du modèle touristique se multiplient. Répartir les flux, valoriser les saisons creuses et diversifier les destinations sont devenus des urgences. Car sans régulation, l’économie touristique risque de s’autodétruire en détruisant ce qu’elle valorise : la beauté, la tranquillité et la vie locale.