Ce village est le dernier paradis caché sur les rives de l’Épire : un secret grec que le monde ignore encore

Posé à l’ombre des montagnes épirotes et caressé par les eaux translucides de la mer Ionienne, le village de Sivota est une promesse de silence, de lumière et de lenteur. Encore largement méconnu du tourisme de masse, ce village côtier du nord-ouest de la Grèce semble figé dans le temps. Entre collines verdoyantes et criques turquoise, l’endroit évoque davantage un rêve suspendu qu’une destination classique. Alors que l’Europe réinvente ses échappées loin des foules, Sivota s’impose comme un sanctuaire naturel et culturel où l’on peut enfin disparaître du radar.

Un écrin entre mer et montagnes

Située en Épire, à seulement trente minutes d’Igoumenitsa, la petite localité de Sivota (900 habitants environ) dévoile un paysage d’une beauté saisissante. La nature y compose une partition raffinée entre forêts de pins, îlots luxuriants et plages confidentielles. Loin des clichés de stations balnéaires standardisées, ici, les contours sont doux, les reliefs subtils, la lumière unique.

La baie, protégée des vents, abrite des îles inhabitées aux noms évocateurs : Mourtemeno, Agios Nikolaos, Bella Vraka… accessibles à la nage ou en barque. La mer, d’un bleu presque irréel, varie entre nuances saphir et émeraude selon l’heure du jour. Les amateurs de calme trouveront refuge sur les plages de Mega Ammos ou Zavia, tandis que les plus aventureux opteront pour une exploration en kayak des criques dissimulées.

 

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Une histoire millénaire en filigrane

Ce décor enchanteur est doublé d’un passé dense, parfois oublié. Connu dans l’Antiquité sous le nom de Sybota, le site fut le théâtre d’une bataille navale importante entre Corinthe et Corfou (433 av. J.-C.), annonciatrice des tensions de la guerre du Péloponnèse. Puis, tour à tour byzantin, ottoman et grec moderne, le village porte en lui la mémoire des grandes bascules de l’histoire balkanique.

Si peu de vestiges sont visibles, l’atmosphère en conserve une épaisseur particulière. Les ruelles du vieux port, les chapelles de pierre perdues dans la colline, les visages marqués des anciens : tout ici murmure l’ancien monde avec une douceur sans âge.

 

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L’art de vivre loin du tumulte

Au village de Sivota, la simplicité est un luxe. Le port de plaisance accueille chaque soir des voiliers venus mouiller dans la baie, tandis que les terrasses bordant le quai servent des mezzés face au coucher du soleil. On ne compte pas les étoiles dans les guides, mais bien dans le ciel d’encre, lorsque la nuit tombe et que le silence revient.

Les hébergements dans ce village, souvent de petite capacité, proposent une expérience intimiste. L’ouverture prochaine du Mövenpick Resort Agios Nikolaos Sivota, niché sur les hauteurs, apportera une touche de confort discret sans rompre l’équilibre local. Loin de transformer le paysage, ce nouvel établissement mise sur l’intégration au site, avec terrasses étagées, vues sur mer et accès privé à des criques secrètes.

 

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Une base idéale pour explorer l’Épire

Le village de Sivota séduit aussi par sa position stratégique. Depuis ce recoin côtier, les visiteurs peuvent rayonner vers les trésors cachés de l’Épire : les villages en pierre suspendus du Zagori, les ponts ottomans enjambant les rivières turquoise de Voidomatis, ou encore la cité historique de Parga, perchée sur un promontoire rocheux.

Ceux qui s’aventurent plus loin rejoindront les monastères de Météores ou les ruines romaines de Nikopolis, inscrites à l’Unesco.

 

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Un luxe invisible et un avenir fragile

Alors que la Grèce tente de répartir la pression touristique loin de ses îles emblématiques, Sivota pourrait bien incarner un nouveau modèle : celui d’un tourisme lent, ancré dans la nature, respectueux des rythmes locaux. Mais cette rareté reste fragile. Les enjeux liés à la protection du littoral, à l’urbanisation et à l’accueil croissant de visiteurs questionnent l’équilibre délicat de ce joyau.

Le défi, à l’heure actuelle, est donc de préserver ce dernier paradis discret. Car s’il y a bien un secret que le monde ignore encore, c’est peut-être que le vrai luxe n’est pas ce que l’on ajoute, mais ce que l’on laisse intact.