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Hautacam

Cette station de ski des Hautes-Pyrénées ferme définitivement

Vincent Mabire - Il y a 17 heures

En résumé

• Fermeture définitive de la station de ski du Hautacam à cause du réchauffement climatique.

• Changement de modèle vers des activités touristiques estivales pour survivre.

• Réflexion sur l'avenir économique des stations de ski face au manque de neige.

Le domaine skiable du Hautacam, l’une des stations les plus emblématiques des Hautes-Pyrénées, a pris une décision radicale qui devrait faire trembler l’industrie du ski en France : sa fermeture définitive. Privée de neige depuis trois hivers consécutifs, cette station, autrefois prisée des skieurs, abandonne son activité de ski alpin, jetant un éclairage inquiétant sur l’impact du réchauffement climatique sur les stations de moyenne altitude.

Depuis sa création en 1972, le Hautacam a offert aux passionnés de sports d’hiver un cadre idéal, situé entre 1500 et 1800 mètres d’altitude. Mais cette altitude, autrefois suffisante pour garantir des conditions de neige régulières, ne suffit plus. Les hivers successifs de faible enneigement ont fragilisé la station, et ce n’est pas le dernier hiver en date, marqué par seulement 28 jours d’ouverture, qui a permis de redresser la situation. Pire encore, la station a enregistré des pertes financières vertigineuses : 1,44 million d’euros de déficit, un chiffre deux fois plus élevé que les années précédentes.

Un coût insoutenable face à la montée des températures

Le Hautacam n’est pas un cas isolé. La fermeture de cette station fait écho à une tendance inquiétante observée dans plusieurs autres stations de moyenne altitude. En raison du manque de neige, beaucoup sont confrontées à une situation financière désastreuse, mais aussi à une réadaptation forcée aux nouvelles réalités climatiques. La station de ski du Hautacam ne dispose pas de neige artificielle, ce qui l’a rendue particulièrement vulnérable aux aléas du climat. À une époque où des stations voisines investissent massivement dans des canons à neige pour compenser la chaleur estivale, le Hautacam, avec ses ressources limitées, n’a pas pu suivre le rythme.

Le Hautacam se réinvente pour survivre

Face à cette crise, la station pyrénéenne ne baisse pas les bras : elle se réinvente. Désormais, le Hautacam se lance dans un modèle « quatre saisons », en se tournant vers des activités estivales pour attirer les touristes en dehors de la saison hivernale. Dès cet été, les visiteurs pourront s’adonner à la luge sur rail, au vélo suspendu ou encore au tubing, une activité qui consiste à dévaler les pentes en pneus. Mais ces nouvelles attractions ne remplaceront jamais le ski alpin, qui est désormais abandonné définitivement sur l’ensemble du domaine.

Cette transformation n’est pas seulement une réponse pragmatique à un manque de neige. Elle est aussi un signal d’alarme. La station des Hautes-Pyrénées se lance dans un pari risqué : celui de changer radicalement son modèle économique pour survivre dans un monde où la neige devient un luxe rare. Mais le changement n’est pas simple. Nombreuses sont les stations des Pyrénées et des Alpes qui devront, elles aussi, envisager leur avenir sans neige garantie.

Une réalité qui secoue l’industrie du ski

Le Hautacam n’est qu’un exemple parmi d’autres. Dans les Pyrénées, des stations comme Tavascán et Puigmal 2900, pourtant habituées à recevoir des hordes de skieurs chaque hiver, ont également dû fermer leurs portes à cause du manque de neige. Le réchauffement climatique est désormais l’ennemi commun de ces petites stations qui, contrairement aux grandes stations de ski des Alpes, n’ont pas les ressources pour se permettre de grosses infrastructures de neige artificielle.

Ce phénomène va au-delà des Pyrénées. La montée des températures affecte l’ensemble de l’industrie du ski, notamment dans les stations de moyenne altitude, où le ski alpin était autrefois un pilier économique majeur. Le manque de neige est un problème bien réel, mais les conséquences de cette fermeture vont bien au-delà des seules pertes financières de la station. Elles marquent une rupture pour toute une région qui vivait de l’activité touristique hivernale, et un avenir incertain pour les employés et les commerces locaux qui dépendaient de l’afflux de visiteurs.

Un modèle économique à repenser

Le cas du Hautacam pousse à réfléchir sur le modèle économique des stations de ski françaises. Faut-il continuer à investir dans des infrastructures de neige artificielle pour maintenir l’activité hivernale ? Ou bien faut-il réorienter les stations vers d’autres formes de tourisme, plus durables et moins dépendantes des conditions climatiques ? La question se pose, et les réponses devront être trouvées rapidement si l’on veut éviter une multiplication des fermetures sur les sites les plus vulnérables.

La fermeture de la station du Hautacam est un signe avant-coureur. Le réchauffement climatique est là, et il est grand temps de repenser la façon dont les stations de ski se positionnent face à ce défi environnemental. Les Pyrénées, tout comme les Alpes, devront s’adapter ou risquer de voir leur paysage touristique complètement transformé.

Thailande

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Vincent Mabire - Il y a 17 heures

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