Léa Paci -
Il y a 7 heures En résumé
• "Lupin" a popularisé les falaises d'Étretat, entraînant un surtourisme inquiétant.• Le piétinement intensif fragilise le site, poussant à des restrictions d'accès.
• Le tourisme durable est envisagé pour préserver Étretat et ses fragiles écosystèmes.
Ce n’est ni un rêve ni un décor de cinéma, mais un pan entier de la côte normande qui vacille sous les pas des touristes. Depuis que la série « Lupin » a propulsé les falaises d’Étretat en Normandie sur le devant de la scène internationale, ce site naturel attire bien plus que des amateurs de paysages : il draine des foules. En quelques années, ce coin autrefois paisible est devenu le théâtre d’un phénomène de surtourisme fulgurant. Si la beauté du lieu séduit toujours, sa fragilité inquiète de plus en plus. Et aujourd’hui, la question n’est plus « quand y aller ? », mais plutôt « y aura-t-on encore accès demain ? ».
Lupin, le gentleman cambrioleur devenu booster de tourisme
La série à succès « Lupin », portée par Omar Sy, n’a pas seulement volé la vedette sur Netflix : elle a transformé les falaises d’Étretat, en Normandie, en une destination culte. Le final de la première saison y a été tourné, projetant ces arches de craie blanche et cette mer bleu-gris sous les projecteurs mondiaux.
Résultat : une vague touristique sans précédent, composée autant de fans que de curieux, a déferlé sur ce village de 1 200 habitants. Les photos affluent sur Instagram, les influenceurs se pressent pour reproduire les scènes, et les randonneurs s’y bousculent. Un coup de projecteur inattendu… mais pas sans contrepartie pour cet écosystème fragile.
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Une popularité qui coûte cher à la nature en Normandie
Sous les selfies et les stories se cache une réalité bien plus terre-à-terre : l’érosion. Le piétinement intensif des sentiers fragilise les sols, détruit la flore protectrice et accélère les éboulements. Chaque saison estivale voit sa part de chutes de blocs, fermetures d’accès et interventions de secours.
Face à cette dégradation visible, la mairie d’Étretat a récemment décidé de restreindre l’accès à plusieurs zones sensibles. L’objectif est simple : protéger le site avant qu’il ne soit trop tard. Un paradoxe saisissant : plus le lieu devient célèbre, plus il devient inaccessible. Pour les habitants, c’est aussi un appel à repenser le tourisme local en Normandie.
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Quand le voyage devient une menace
Le tourisme est une chance, mais dans des proportions incontrôlées, il devient un danger. Étretat vit ce que d’autres joyaux naturels ont déjà connu : la rançon de la gloire. Comme à Venise ou à l’île de Skye, l’essor rapide du tourisme numérique crée un effet « bulle » qui dépasse la capacité d’accueil des lieux.
Hébergements saturés, parkings débordés, déchets en hausse : la carte postale de la Normandie se fissure. Les autorités réfléchissent donc à des solutions durables, comme la limitation du nombre de visiteurs ou des itinéraires alternatifs. Il ne s’agit pas de fermer la porte, mais d’en rouvrir une plus équilibrée, où visiteurs et environnement cohabitent sans s’épuiser.
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Repenser nos escapades
L’histoire d’Étretat pose une question plus vaste : comment voyager autrement ? Si les séries nous donnent envie d’ailleurs, elles doivent aussi nous pousser à nous interroger sur l’empreinte que nous laissons. Voyager, ce n’est pas consommer un lieu, mais le rencontrer, avec respect et conscience.
L’interdiction partielle de certaines zones à Étretat en Normandie n’est pas une punition, c’est un signal. Un appel à ralentir, à mieux choisir ses moments de visite, à privilégier la qualité à la quantité. Demain, nos voyages ne seront pas moins beaux. Ils seront simplement mieux pensés, plus durables, et sans doute encore plus mémorables.
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Préserver un lieu de Normandie, c’est le rendre intemporel. Étretat n’est pas condamné, mais il réclame qu’on le regarde autrement, avec moins d’affluence et plus d’attention.
Léa Paci -
Il y a 7 heures