Plages sauvages, nature préservée : découvrez l’île secrète des Baléares avant qu’elle ne devienne trop populaire

Dans la famille Baléares, il y a les stars qui brillent fort – Ibiza, Majorque, Formentera – et puis il y a Minorque, la discrète, celle qui reste dans l’ombre… et qui adore ça. Pas de musique électro à fond sur la plage, pas de yachts bling-bling à perte de vue, juste une île sauvage, sincère, plein soleil sur la Méditerranée. Un petit paradis à taille humaine, où le calme est une religion et la nature un trésor qu’on chérit. Minorque, c’est le genre d’endroit où l’on arrive par hasard… et qu’on ne veut plus jamais quitter.

Le calme incarné : nature brute, criques de rêve et 0 béton

Bienvenue dans un coin du monde où le béton n’a pas gagné. À Minorque, la règle est simple : pas de nouvelles constructions, on restaure uniquement. Résultat ? L’île a gardé son âme intacte. Pas d’immeubles géants, mais des anciennes fermes transformées en hôtels pleins de charme, des villages en pierre ocre, des paysages de carte postale sans filtre.

Le littoral ? Plus de 200 kilomètres de côte presque vierge, entre falaises sculptées, plages couleur émeraude et sentiers perdus. C’est l’une des rares îles de Méditerranée à offrir autant de criques aussi sauvages que spectaculaires. Impossible de ne pas citer Cala Macarella, Cala Mitjana, Cala Pregonda… Des noms qui chantent et qui planent encore longtemps après le retour.

Et puis il y a le Camí de Cavalls, ce sentier mythique de 185 kilomètres qui fait le tour de l’île. À pied, à vélo ou même à cheval, on s’y sent seul au monde, entre pinèdes parfumées, murets en pierre sèche et vue plongeante sur la Méditerranée. Le bonheur est souvent à deux pas d’une crique accessible seulement après une bonne marche. Mais une fois sur place… silence. La magie opère.

 

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Ciutadella, la perle chic et artisanale qui fait battre le cœur de l’île

S’il y a bien un endroit où l’âme minorquine s’exprime à fond, c’est Ciutadella, à l’ouest de l’île. Ruelles médiévales, placettes baignées de lumière, palais aux volets décolorés… Ici, tout semble sorti d’un décor de cinéma. Et à la golden hour, quand le soleil dore la pierre et que l’air devient plus doux, c’est tout simplement irrésistible.

C’est aussi à Ciutadella qu’on plonge dans l’artisanat local. Chez Can Magí, on fabrique encore à la main les fameuses abarcas menorquinas, ces sandales en cuir indestructibles dont la semelle est faite à partir… d’anciens pneus de tracteur. Oui, oui. Et elles sont canons. Plus loin, chez Ansa per Ansa, on tombe sous le charme de sacs en paille brodés dans l’atelier du sous-sol. Tout est fait ici, avec patience, passion et beaucoup de soleil.

Envie de grignoter local ? Faites un tour au marché couvert, installez-vous en terrasse avec un cava bien frais et laissez venir. Le fromage de l’île (celui de Sa Botiga des Centre, par exemple) est un must. À l’heure du dîner – vers 21h, pas avant –, réservez une table sous le figuier de S’Amarador, au bord du port. Moules locales, pan con tomate, et surtout la calderata, ce plat de riz aux poissons qui fait danser les papilles. Et si vous arrosez le tout d’un vin blanc du domaine Torralba, vous risquez fort de murmurer des « mmmh » à chaque bouchée.

 

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Dormir dans un manoir, marcher jusqu’à la mer et ne plus regarder sa montre

À Minorque, même les hébergements racontent une histoire. Prenez le domaine de Son Vell, par exemple. À quinze minutes de Ciutadella, ce manoir du XVIIIe a été rénové avec amour par la famille Madera Fernandez, fondatrice du label Vestige. On est loin des resorts standardisés : ici, tout respire la sérénité, le bon goût et l’authenticité à l’état pur.

Le matin, on s’étire avec un cours de yoga face au potager. En journée, on part explorer le site préhistorique Son Catlar, classé à l’UNESCO, ou on suit les petits chemins jusqu’à la mer pour une baignade solitaire. Le soir, on dîne dehors, on respire les senteurs du jardin, et on profite d’un spa ultra minimaliste, mais qui fait un bien fou.

Et puis, à deux pas de Mahón, on découvre un autre bijou : la galerie Hauser & Wirth, installée sur l’isla del Rey. Accessible en 15 minutes de ferry, c’est le spot arty de l’été. Expositions contemporaines, restau chic et vue imprenable. Une pause arty au cœur de la Méditerranée, à déguster sans modération.

 

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Et pour y aller ? Facile, même sans prendre l’avion

Pas besoin d’ailes pour rejoindre Minorque. Depuis la France, on peut parfaitement envisager une virée slow. Depuis Paris, un TGV direct jusqu’à Barcelone vous y dépose en 6h30 environ. De là, un ferry de nuit (comptez 8 heures) permet de rejoindre Mahón ou Ciutadella. Avec cabine cosy, pont ouvert et lever de soleil à l’arrivée, c’est déjà un voyage en soi.

Depuis Lyon, Marseille ou Toulouse, des trains relient aussi Barcelone sans trop de tracas. Et pour ceux qui sont pressés, quelques vols directs existent en haute saison. Mais franchement, quitte à partir sur une île où le temps ralentit, autant commencer dès le départ.

Côté budget, pas de panique. On mange bien pour une vingtaine d’euros, on dort dans de très belles adresses pour moins de 150 euros la nuit, et la voiture de location – conseillée pour explorer à fond – reste abordable. L’île est nettement moins chère qu’Ibiza ou Majorque… mais mille fois plus paisible.