
En résumé
• Zante subit un surtourisme massif, impactant l'environnement et la vie locale.• La biodiversité est menacée, notamment pour les tortues, par l'afflux de touristes.
• Des mesures sont envisagées pour rééquilibrer le tourisme et préserver l'île.
Au cœur de la mer Ionienne, une île grecque autrefois tranquille attire aujourd’hui plus de projecteurs que Santorin ou Capri. En 2025, Zante (ou Zakynthos) explose tous les compteurs du surtourisme, au point de détrôner les géants méditerranéens comme l’Espagne ou l’Italie. Malgré son décor de carte postale, ce paradis insulaire voit sa beauté mise à mal par une affluence incontrôlée. Entre nature menacée, infrastructures saturées et habitants à bout, le rêve de vacances vire parfois au cauchemar écologique et social. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi cette petite île séduit-elle autant, au risque de s’autodétruire ? Et surtout, quelles solutions sont envisagées pour sauver ce joyau du surtourisme ? Plongée dans l’envers du décor de la destination la plus surchargée d’Europe.
Zante, l’étoile montante devenue victime de son succès
Longtemps restée dans l’ombre de ses cousines grecques plus célèbres, Zante s’est imposée en quelques années comme un incontournable de l’été européen. Entre ses plages aux eaux cristallines, ses falaises spectaculaires comme celle de Navagio et son ambiance festive à Laganas, l’île a tout pour plaire aux voyageurs en quête de soleil et de dépaysement.
Résultat : les arrivées explosent notamment grâce aux vols low-cost et aux croisières, avec plus de deux millions de visiteurs en 2024 pour seulement 40 000 habitants. Un ratio qui dépasse largement celui de destinations comme Paris ou Majorque. Ce boom touristique, mal encadré, transforme peu à peu l’île en une vitrine bondée, où l’expérience authentique devient difficile à trouver face à la foule constante.
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Entre sable blanc et tortues stressées, la nature crie « Assez ! »
Zante n’est pas seulement une carte postale vivante ; c’est aussi un écosystème fragile. L’île abrite le Parc National Marin de Zakynthos, un refuge essentiel pour la tortue caouanne, espèce menacée qui vient y pondre chaque année. Mais l’afflux massif de touristes bouleverse cet équilibre : plages envahies, bateaux à moteur trop proches des zones de nidification, pollution sonore et lumineuse… Le rythme effréné de la haute saison dérange le cycle naturel de ces animaux emblématiques.
Si certaines plages comme Gerakas sont désormais partiellement fermées la nuit, les mesures restent timides face à l’ampleur du phénomène. La pression humaine, loin d’être anodine, met sérieusement en péril la biodiversité locale qui faisait pourtant la richesse initiale de Zante.
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Embouteillages, coupures d’eau et loyers fous : le revers pour les habitants
Derrière la carte postale, Zante craque de toutes parts. Les infrastructures, conçues pour une population locale modeste, sont aujourd’hui sous pression constante. Routes saturées, déchets non collectés à temps, coupures d’eau en plein été… La qualité de vie se détériore, et les résidents commencent à tirer la sonnette d’alarme.
Les loyers explosent, les logements se transforment en locations saisonnières, et le quotidien devient un défi permanent pour ceux qui vivent sur l’île à l’année. Certains commerces ferment l’hiver, ne vivant que du tourisme estival. Les jeunes fuient, faute d’opportunités. Dans cette ambiance tendue, une question brûlante s’impose : combien de temps les habitants accepteront-ils de sacrifier leur tranquillité pour faire vivre une économie à bout de souffle ?
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Des pistes pour freiner la montée en puissance du tourisme de masse
Face à cette saturation, Zante et la Grèce en général cherchent des pistes pour redéfinir leur modèle touristique. Le gouvernement teste de nouvelles taxes, comme celle imposée aux passagers de croisières, afin de financer des infrastructures durables. Des campagnes incitent aussi les visiteurs à découvrir l’île hors saison ou à explorer d’autres régions moins connues pour échapper au surtourisme.
Mais le véritable défi reste la gestion du flux : limiter le nombre de bateaux par jour, repenser la desserte aérienne, réguler les locations à court terme… autant de leviers encore peu exploités. Car il ne s’agit pas de bannir le tourisme, mais de le rendre plus respectueux. L’enjeu, désormais, est de préserver la magie de Zante du tourisme de masse, sans la faire disparaître sous le poids de son propre succès.
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Zante est le symbole criant des dérives du tourisme de masse. Entre désir d’évasion et réalité environnementale, l’île appelle à repenser nos façons de voyager.