En 2025, le surtourisme continue d’exercer une pression considérable sur de nombreuses destinations à travers le monde. Chaque année, la maison d’édition Fodor’s publie une « No List », recensant les sites et régions les plus affectés par ce phénomène. Ces lieux, autrefois idylliques, voient leur fréquentation dépasser leurs capacités d’accueil, entraînant des conséquences néfastes pour l’environnement et les communautés locales. Cette liste, évolutive, reflète l’intensification du surtourisme et met en lumière des destinations dont la beauté est désormais menacée par un afflux excessif de visiteurs. Une véritable invitation à repenser nos habitudes de voyage pour préserver ces trésors naturels et culturels.
Pourquoi établir une « No List » ?
La « No List » découle d’une prise de conscience face aux effets dévastateurs du surtourisme. L’afflux massif de visiteurs engendre :
- une hausse des prix, rendant parfois la vie insoutenable pour les habitants ;
- une dégradation environnementale, marquée par une surexploitation des ressources et une pollution accrue ;
- une perte d’authenticité des lieux, souvent dénaturés par des aménagements touristiques mal maîtrisés.
En publiant cette liste, l’objectif est d’encourager un tourisme plus durable et respectueux des communautés locales et de l’environnement. Les destinations épinglées pour 2025 méritent d’être protégées pour préserver leur patrimoine et leur charme.
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Les destinations victimes de leur succès en 2025
Certaines destinations, autrefois préservées, sont aujourd’hui en péril. Voici quelques exemples emblématiques de ce phénomène.
Bali sous la pression du surtourisme
Avec 5,3 millions de visiteurs en 2023, Bali reste une destination prisée, mais cet afflux touristique compromet son équilibre écologique. Les plages comme Kuta et Seminyak, autrefois paradisiaques, sont aujourd’hui envahies par des déchets, reflet d’une gestion inadéquate des 1,6 million de tonnes de détritus produits chaque année.
La pollution plastique atteint 33 000 tonnes par an, tandis que les eaux côtières souffrent de contamination liée aux eaux usées et à l’agriculture. Même le système d’irrigation traditionnel des rizières, le subak, est affecté par le détournement des ressources au profit des infrastructures touristiques.
L’Europe et ses habitants à bout de souffle
En 2024, l’Europe a enregistré une fréquentation touristique record, en hausse de 7,2 % par rapport à l’avant-pandémie. Cependant, cet afflux massif s’accompagne d’une flambée des prix et de tensions sociales. À Barcelone, les manifestations dénoncent les locations touristiques responsables d’une augmentation de 68 % des loyers en dix ans. À Lisbonne, 60 % des logements sont dédiés aux touristes, poussant les habitants à quitter la ville.
Aux Canaries, où le tourisme représente 35 % du PIB, des milliers de personnes ont protesté contre les conséquences sociales du surtourisme. Face à ces défis, certaines villes européennes adoptent des mesures pour réguler les flux touristiques.
L’île de Koh Samui enseveli par les touristes
Koh Samui, joyau de la Thaïlande, a accueilli 3,4 millions de visiteurs en 2023, une tendance renforcée par la série The White Lotus. Mais cet afflux a des conséquences dramatiques : le principal site d’enfouissement est saturé, avec 200 000 tonnes de déchets non traitées, et les eaux usées sont souvent rejetées en mer.
Des constructions illégales prolifèrent, menaçant l’environnement naturel et augmentant les risques de glissements de terrain. Le fragile équilibre de l’île est sérieusement mis à mal.
Le mont Everest, victime de son succès
Avec 58 000 visiteurs annuels, la région de l’Everest fait face à une surfréquentation. Plus de 30 tonnes de déchets s’accumulent chaque année sur ses pentes, tandis que des villages sont transformés en hôtels. Cette pression touristique affecte non seulement l’environnement, mais aussi les communautés locales.
Des destinations émergentes aujourd’hui menacées par le surtourisme
Certaines destinations émergentes, comme Agrigento en Sicile ou le Kerala en Inde, sont aujourd’hui confrontées à des menaces similaires. Ces lieux, connus pour leur authenticité, risquent de perdre leur charme à mesure que les infrastructures se développent sans contrôle.
Adopter un modèle de tourisme durable devient une urgence pour protéger ces trésors, tout en continuant de valoriser leur attractivité. Une démarche essentielle pour préserver ces lieux uniques pour les générations futures.
Destination |
Type de menace |
Agrigento, Sicile |
Crise de l’eau liée à une surfréquentation attendue |
Îles Vierges Britanniques |
Pression du tourisme de croisière et faibles retombées économiques locales |
Kerala, Inde |
Risque accru de catastrophes naturelles (glissements de terrain) |
Japon |
Surtourisme engendrant pollution, hausse des coûts et déclin des traditions locales |
Oaxaca, Mexique |
Surfréquentation, pression sur les infrastructures et environnement |
Highlands, Écosse |
Pollution, embouteillages et inflation liés à la route touristique NC500 |