Grève estivale en vue ? Les contrôleurs de la SNCF gardent le sifflet à portée de main

L’été approche, et avec lui, les vacances tant attendues. Mais pour certains voyageurs, les départs en train pourraient être un peu plus compliqués. En effet, un préavis de grève a été déposé début juin par le syndicat SUD-Rail, couvrant l’ensemble de la période estivale. Bien que l’idée d’une grève généralisée n’ait pas encore été confirmée, les contrôleurs de la SNCF gardent leurs revendications sur la table et leur sifflet à portée de main. Mais alors, faut-il s’inquiéter de perturbations sur les rails cet été ?

Un préavis qui fait planer le doute

Le préavis de grève lancé par SUD-Rail couvre une période particulièrement sensible : les mois d’été, où les trains sont plus chargés que jamais. Si l’on se base sur les précédentes mobilisations, on peut facilement imaginer que le mouvement pourrait affecter une partie des trajets. Toutefois, les syndicats insistent sur le fait que l’objectif n’est pas de gêner systématiquement les usagers, mais plutôt de pousser la direction à répondre à des demandes qui traînent depuis un certain temps.

La principale revendication des contrôleurs porte sur la gestion des plannings. Ils pointent des modifications trop fréquentes et trop imprévisibles de leurs horaires, souvent de dernière minute. La SNCF, de son côté, minimise l’ampleur du problème, soulignant que seulement un tiers des journées est concerné par des changements. Mais, pour les intéressés, cela reste un vrai sujet de tension, en plus de l’augmentation de la prime de travail, qui représente un quart de leur salaire.

Julien Troccaz, secrétaire fédéral de SUD-Rail, évoque un manque de véritable négociation. Il explique que, bien qu’il y ait des groupes de travail sur le sujet, aucune solution tangible ne verra le jour avant septembre, rapporte Le Parisien. Cela laisse donc une fenêtre ouverte pour d’éventuelles actions syndicales, bien que l’objectif soit de trouver un compromis avant de rendre les choses plus difficiles pour les voyageurs.

Les grévistes prêts à jouer la carte de la surprise

La grande question qui se pose est donc : jusqu’où iront les contrôleurs de la SNCF ? Selon les informations des syndicats, la stratégie cette année pourrait être quelque peu différente de celle des précédentes grèves. Si en mai, des « volontaires accompagnateurs occasionnels » avaient été mobilisés pour pallier l’absence des grévistes, l’idée cette fois-ci serait de frapper de manière plus inattendue.

« Nous n’annoncerons pas la grève à l’avance, confie Olivier, responsable du collectif CNA. Nous voulons vraiment mettre la pression sur la direction. » Une grève surprise pourrait donc voir le jour à quelques jours d’intervalle, en particulier pendant les week-ends chargés de l’été. Toutefois, les grévistes assurent que leur objectif n’est pas de nuire aux voyageurs, mais bien de pousser la direction à prendre leurs revendications au sérieux. Comme l’explique Olivier : « Nous ne voulons jamais embêter les usagers. C’est à la direction de répondre maintenant. »

Mais, tout de même, l’été pourrait réserver quelques surprises, notamment en raison de la disponibilité réduite des fameux « volontaires » – ces cadres appelés en renfort pendant les grèves. Les vacances étant de mise pour de nombreux employés, cela pourrait compliquer le remplacement des contrôleurs absents.

En somme, bien que l’idée d’une grève généralisée soit encore loin d’être concrétisée, la menace de perturbations demeure présente. Les syndicats sont prêts à recourir à la grève si leurs revendications ne sont pas entendues, mais à l’heure actuelle, ils semblent surtout chercher à réveiller la direction, sans pour autant vouloir bloquer totalement les trains.