
En résumé
• Des fûts polluants enfouis ont été découverts à la Dune du Pilat.• Une zone est fermée au public, le survol en parapente interdit.
• Une opération de dépollution est en cours pour protéger ce site fragile.
On y vient pour grimper, admirer l’océan, prendre une bonne dose de sable dans les baskets… mais cette fois, c’est une autre ambiance à la Dune du Pilat. Le plus célèbre tas de sable de France fait parler de lui, non pas pour ses vues à couper le souffle, mais à cause d’un drôle de trésor enfoui sous ses pentes dorées. Résultat : une partie du site est désormais interdite d’accès, et l’heure est grave pour ce joyau du littoral aquitain. Les autorités sont sur le pied de guerre, et la dune, elle, sonne l’alerte.
Une découverte qui fait tache en pleine saison touristique
Chaque été, c’est le même refrain : les vacanciers montent à l’assaut de la Dune du Pilat, short sur les hanches, glacière dans une main, enfants dans l’autre. Mais cette année, le décor a changé. En marge des sentiers battus, du côté du secteur dit “de Sabloney”, les services techniques sont tombés sur un véritable os… ou plutôt, des fûts métalliques rouillés, planqués sous le sable, accompagnés de plastiques et autres déchets pas franchement dignes d’une carte postale.
Le hic ? Ces bidons ne contenaient pas des souvenirs de plage, mais bien des polluants, dont des hydrocarbures, selon les premiers résultats d’analyse, selon France Bleu. Une découverte pas vraiment anodine pour ce site classé et protégé, situé à l’entrée du bassin d’Arcachon. Alerté, le Syndicat mixte de la Grande Dune du Pilat, gestionnaire du site, n’a pas tergiversé : fermeture immédiate du secteur concerné, et ce “jusqu’à nouvel ordre”. Pas de chance pour les parapentistes aussi, le survol est interdit — histoire d’éviter qu’un atterrissage improvisé ne tourne au crash écolo.
Et tout ça tombe en pleine saison estivale, au moment où la dune atteint des pics de fréquentation, frôlant les 2 millions de visiteurs par an. Bonne nouvelle cependant : le reste du site reste accessible, et on peut toujours grimper les 160 marches du grand escalier pour admirer la vue. Mais ce couac rappelle une chose : même les plus belles merveilles de la nature ne sont pas à l’abri d’un sale passif.
Héritage toxique et enquête en cours sous les grains de sable
Alors, d’où sortent ces bidons polluants ? À cette question, pas encore de réponse officielle, mais tout porte à croire que ces déchets datent d’un autre temps, probablement avant les années 1990, à une époque où la gestion environnementale n’avait pas vraiment la cote. Peut-être issus d’anciens remblais, ou même de décharges sauvages aujourd’hui disparues, ces déchets auraient été lentement avalés par les mouvements incessants de la dune… jusqu’à leur réapparition surprise.
C’est ce que redoutaient les équipes du Conservatoire du littoral et de la mairie de La Teste-de-Buch, qui travaillent désormais main dans la main pour identifier l’ampleur de la pollution, baliser la zone et lancer une opération de dépollution en bonne et due forme. Les spécialistes vont devoir évaluer les risques pour la faune, la flore, et les nappes phréatiques, car la Dune du Pilat n’est pas seulement un décor de carte postale : c’est aussi un écosystème fragile, refuge de nombreuses espèces protégées.
Et autant dire que le chantier s’annonce corsé : il faudra évacuer les déchets sans abîmer davantage le site, tout en limitant l’érosion naturelle de cette géante de sable qui avance chaque année vers la forêt. Les travaux devront aussi se faire en toute discrétion, pour ne pas transformer la zone en scène de science-fiction post-apocalyptique au beau milieu des vacances.
Mais cette affaire soulève surtout une vraie question : combien de sites naturels traînent encore les casseroles du passé sous leurs apparences immaculées ? Pour les défenseurs de l’environnement, la Dune du Pilat envoie un message clair : ce qui est enterré finit toujours par refaire surface, et il va falloir redoubler de vigilance.