En résumé
• Fermeture anticipée de Bourg-d'Oueil due au manque de neige et changement climatique.• Investissements inutiles dans neige artificielle ; le modèle économique vacille.
• Silence des autorités sur la nécessité d'une reconversion face à la fermeture des stations.
Vendredi 28 février 2025, la station de Bourg-d’Oueil, en Haute-Garonne, a annoncé sa fermeture anticipée. Officiellement, « par manque de neige ». Officieusement, c’est une preuve supplémentaire que le modèle économique du ski de montagne vacille face au changement climatique. Située à 1 336 mètres d’altitude, cette petite station familiale, unique en France pour son accès gratuit, a pourtant tout tenté pour prolonger la saison. Malgré une fréquentation encourageante de 50 à 80 skieurs par jour, les dernières pistes encore ouvertes n’ont pas résisté aux températures trop douces. Depuis le 24 février, seuls quelques irréductibles s’amusaient encore sur une piste de luge, ultime vestige d’un hiver qui ne ressemble plus à un hiver.
Un modèle économique qui ne tient plus la route
Les amateurs de ski ne veulent pas y croire, mais les faits sont là : les stations de basse et moyenne altitude sont condamnées à fermer à répétition. Depuis des années, les bulletins météo se suivent et se ressemblent : redoux précoces, précipitations aléatoires, fonte accélérée. Pourtant, de nombreuses stations continuent d’investir des millions dans des canons à neige, un pari absurde quand l’eau manque et que les températures interdisent parfois même la production de neige artificielle. Bourg-d’Oueil, elle, n’a pas cédé à cette fuite en avant. En offrant du ski gratuit, elle a attiré du monde, mais l’économie locale ne peut survivre uniquement grâce à des visiteurs d’un jour. Ce constat brutal pose une question dérangeante : combien de temps les stations de ski peuvent-elles encore nier la réalité ?
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Jusqu’où ira le déni ?
Malgré cette énième alerte, les autorités restent silencieuses. Plutôt que d’anticiper une reconversion inévitable, elles continuent d’injecter des aides financières dans des infrastructures vouées à un avenir incertain. Pendant ce temps, les Alpes et les Pyrénées voient leur enneigement s’éroder année après année. Quelques flocons annoncés pour ce week-end ne masqueront pas la tendance de fond : le ski alpin en basse altitude n’est plus viable. Face à cette réalité, la fermeture de Bourg-d’Oueil ne doit pas être vue comme une simple anecdote locale, mais comme le premier domino d’une longue chute annoncée.