En résumé
• Le tramway du Mont-Blanc atteint enfin le Nid d’Aigle à 2 405 m d’altitude.• Ce prolongement offre un accès facile au panorama spectaculaire du Mont-Blanc.
• Le train reprend vie dès 2026, favorisant un tourisme de montagne plus doux.
Il grimpe, il souffle, il serpente… et enfin, il y arrive ! Le mythique tramway du Mont-Blanc, ce petit train rouge tout droit sorti d’une carte postale alpine, va enfin atteindre le Nid d’Aigle. Un exploit ? Plutôt une légende qui se prolonge, à 2 405 mètres d’altitude, au cœur d’un décor de rêve entre neiges éternelles et falaises vertigineuses. Cent ans après avoir stoppé sa course à quelques mètres du sommet, il franchit aujourd’hui un nouveau cap et rouvre les portes du ciel. Ce projet fou, entre prouesse technique et amour des hauteurs, va changer la façon de découvrir la montagne. Et entre nous, ce n’est pas juste un train… c’est une ascension magique vers l’inattendu.
Quand le rêve de fer rejoint les nuages
Cent ans. Il aura fallu attendre un siècle pour qu’un petit train rouge au charme d’antan atteigne enfin les hauteurs célestes du Mont-Blanc. Le tramway du Mont-Blanc, doyen des trains à crémaillère français, s’apprête à toucher du rail un lieu mythique : le refuge du Nid d’Aigle, perché à 2 405 mètres d’altitude. Une avancée spectaculaire pour ce joyau ferroviaire qui, jusque-là, s’arrêtait à quelques encablures du but. Et s’il fallait encore grimper à pied, ce temps-là est bientôt révolu. À la croisée de la nostalgie alpine et de l’innovation, le train reprend son souffle pour grimper là où les sommets flirtent avec les nuages. Ce nouveau terminus, longtemps resté dans les limbes d’un projet arrêté en 1913, devient enfin réalité. L’occasion rêvée de (re)découvrir l’un des plus beaux coins des Alpes françaises… par la voie des cieux.
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Le tramway du Mont-Blanc, star des hauteurs
Dès qu’on monte à bord du tramway du Mont-Blanc, le charme opère. Son allure rétro, ses banquettes en bois, le cliquetis régulier de ses engrenages : tout invite au voyage hors du temps. Ce petit train historique, né en 1909, s’élance de Saint-Gervais-les-Bains, adorable station thermale nichée au fond de la vallée de l’Arve. Là, entre chalets de carte postale et eaux sulfureuses, le décor est déjà posé. Le tramway grimpe ensuite doucement, très doucement même – 12 km en plus d’une heure – mais chaque mètre avalé offre une vue de plus en plus grandiose.
À mesure que l’on s’élève, les paysages changent de ton. Les forêts cèdent la place aux alpages, les mélèzes aux cailloux, et puis très vite, les pierres aux neiges éternelles. On traverse Col de Voza, Bellevue, Mont Lachat… jusqu’à aujourd’hui s’arrêter à 2 372 mètres. Mais le chantier fou lancé en 2023 va permettre d’ajouter 300 mètres de rails supplémentaires pour atteindre enfin le Nid d’Aigle, haut perché au pied du glacier de Bionnassay. L’arrivée se fera à travers une galerie taillée dans la roche pour protéger les passagers des éboulis, le tout avec un budget de 7,4 millions d’euros. On parle ici d’un vrai projet d’altitude !
Mais ce n’est pas qu’un exploit technique. Ce prolongement donne enfin accès à un point de vue époustouflant sur le massif du Mont-Blanc, jusqu’ici réservé aux mollets aguerris. L’arrivée au Nid d’Aigle, c’est un peu comme si le train vous déposait sur le balcon du toit de l’Europe.
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Rejoindre Saint-Gervais en mode slow travel
Partir découvrir le Mont-Blanc sans voiture ? Facile. Depuis Paris, il suffit de sauter dans un TGV jusqu’à Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet, via Annecy, Chambéry ou Bellegarde. Comptez entre 5h30 et 6h de trajet selon les correspondances, pour un billet à partir de 60 euros si réservé à l’avance. Les Lyonnais peuvent rejoindre Saint-Gervais en un peu moins de 4h, avec des TER directs ou via Annecy. Depuis Strasbourg, prévoyez entre 6 et 7 heures de trajet, souvent via Dijon ou Genève.
Une fois arrivé à la gare du Fayet, le départ du tramway se fait juste en face. Le billet pour le trajet complet, jusqu’au nouveau terminus du Nid d’Aigle, devrait tourner autour de 40 euros aller-retour. Et si l’on veut prolonger l’aventure, on peut dormir sur place à Saint-Gervais. Ambiance montagnarde chic, restos savoyards généreux, et hébergements pour tous les goûts : de l’auberge cosy au spa d’altitude. Niveau budget, une nuit tourne autour de 80 à 120 euros pour une chambre double confortable. Et pour ceux qui préfèrent camper ou opter pour une rando-refuge, les options ne manquent pas.
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Le Nid d’Aigle, balcon suspendu face au Mont-Blanc
Le Nid d’Aigle, c’est plus qu’un refuge : c’est une promesse. Celle d’un panorama à couper le souffle, d’un air vif qui vous gifle gentiment le visage, et d’une lumière unique, surtout au lever du soleil. C’est aussi un lieu emblématique pour les alpinistes, puisqu’il marque le départ de la voie royale vers le sommet du Mont-Blanc, via le refuge du Goûter.
Mais nul besoin d’être grimpeur aguerri pour en profiter. Le prolongement du tramway ouvre enfin ce site à un public plus large : familles, photographes, randonneurs contemplatifs… Et on ne va pas se mentir, pouvoir accéder à 2 400 mètres d’altitude en quelques dizaines de minutes, sans effort, c’est un luxe rare.
Là-haut, pas de boutiques ni de foule. Juste la montagne, brute, belle, puissante. Le glacier de Bionnassay, le dôme du Goûter, les vols de chocards… tout invite à ralentir. En redescendant, on peut s’arrêter à Saint-Gervais, se balader le long des gorges du Bonnant, goûter une fondue sur une terrasse au soleil ou se prélasser aux thermes du Mont-Blanc, dans une eau à 39 °C issue des entrailles alpines.
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Ce projet de prolongement, au-delà de l’aspect pratique, est un vrai manifeste pour un tourisme de montagne plus doux, plus inclusif, mais toujours profondément lié à la nature. Il faudra patienter jusqu’à l’été 2026 pour pouvoir poser le pied sur le nouveau quai du Nid d’Aigle… mais le voyage, lui, commence dès maintenant.