En résumé
• À Utqiagvik, l'obscurité totale règne 65 jours chaque hiver, du 18 nov. au 22 janv.• Les aurores boréales illuminent les nuits polaires, offrant un spectacle naturel unique.
• Les habitants s’adaptent avec festivals et activités, célébrant le retour du soleil.
Il existe des endroits sur Terre où la lumière se fait aussi rare que l’or. Un de ces lieux, situé à l’extrême nord de l’Amérique, vient d’entrer dans une période où l’obscurité règne en maître. Ce phénomène n’est ni un mirage ni un événement ponctuel, mais une réalité qui va durer plusieurs années. Certains la redoutent, d’autres l’adoptent comme un mode de vie. Dans cette ville, la nuit, c’est plus qu’un concept. C’est une expérience, un défi, un spectacle permanent. Plongez dans un monde où l’ombre fait partie du quotidien, pour les années à venir.
Le 18 novembre : début de l’obscurité totale
Le 18 novembre 2025 marquait le début d’une période singulière à Barrow, ou plutôt Utqiagvik, comme elle s’appelle désormais. Ce jour-là, la ville située à l’extrême nord de l’Alaska a fait son entrée dans la fameuse nuit polaire, un phénomène qui va durer jusqu’au 22 janvier 2026. Pendant 65 jours, les habitants vivent sans un seul rayon de soleil, dans une obscurité totale, chaque année. Ce phénomène est dû à l’inclinaison de la Terre, qui plonge la ville dans l’ombre pendant une période où le soleil est tout simplement invisible au-dessus de l’horizon.
Pour les quelques 4 000 habitants de la ville, ce n’est pas une simple curiosité géographique, mais un véritable mode de vie. Ils ont choisi de vivre dans cet endroit extrême, où le froid peut descendre à -50°C et où l’absence de lumière impose un quotidien bien particulier. Alors que certains se contentent de quelques heures de crépuscule civil, les plus téméraires profitent de cette obscurité pour se consacrer à des activités peu communes, parfois aussi belles que la nuit elle-même.
Une ville en noir, mais pas sans lumière
Si l’obscurité à Utqiagvik est totale, cela ne signifie pas que la ville est privée de toute lumière. Chaque année, pendant ces longues nuits, les habitants sont bercés par un léger crépuscule civil qui donne une lueur douce au ciel. Mais au-delà de cela, le vrai spectacle vient des aurores boréales. Ce phénomène naturel, unique au monde, illumine parfois l’horizon d’une explosion de couleurs vertes, jaunes et violettes, transformant la nuit polaire en un véritable tableau vivant.
Pour les habitants, l’arrivée de l’obscurité totale n’est pas un moment de tristesse, mais plutôt un symbole d’un rythme de vie radicalement différent. « C’est un défi, mais aussi une chance de vivre quelque chose que peu de gens connaissent », explique Jane, une habitante qui vit ici depuis 15 ans. « Il y a une beauté dans cette obscurité. Le ciel est notre télévision, et les aurores boréales, nos films. » Et si la nuit semble longue, elle n’est jamais silencieuse. Les sons du vent, la neige qui crisse sous les pas et, bien sûr, les conversations animées dans les cafés locaux apportent de la chaleur à cette obscurité.
@officialweatherbug It’s Polar Night in Utqiagvik! 64 days with no sunrise-only twilight. Life at the top of the Arctic Circle. #PolarNight #Utqiagvik #Arctic #Alaska ♬ original sound – WeatherBug
Comment vivent les habitants ?
Alors, comment les habitants s’adaptent-ils à une vie sans soleil pendant plus de deux mois ? En réalité, vivre à Utqiagvik pendant la nuit polaire implique un changement radical de rythme. Les journées sont courtes, la luminosité naturelle est quasiment absente et les températures glaciales nécessitent une préparation minutieuse pour toute sortie. Pourtant, malgré les difficultés, la ville continue de vivre. Des événements culturels comme des festivals de lumière ou des projections de films sont organisés pour apporter un peu de chaleur à la communauté.
Le retour du soleil, prévu pour le 22 janvier 2026, est un moment particulièrement attendu. Les habitants célèbrent ce jour comme une renaissance. « C’est comme une fête nationale ici », raconte Tom, un habitant. « Le jour où le soleil revient, tout le monde sort, c’est un événement. » Mais d’ici là, les aurores boréales et la beauté du ciel polaire continueront d’illuminer les nuits d’Utqiagvik, apportant un peu de lumière dans une ville où l’obscurité règne sans partage.