Qui aurait cru, il y a encore quelques années, que l’on pourrait un jour piquer une tête en plein cœur de Paris ? Longtemps considérée comme un fleuve trop pollué pour permettre la baignade, la Seine est en passe de devenir un véritable terrain de jeu estival. Avec les Jeux olympiques de 2024 en toile de fond, la capitale ouvre la voie, et l’engouement gagne du terrain. Désormais, plusieurs villes d’Île-de-France veulent, elles aussi, offrir à leurs habitants un accès aux plaisirs de la baignade en milieu naturel. L’objectif est ambitieux : transformer les rives de la Seine et de la Marne en lieux de détente, sécurisés et accessibles à tous. Mais cette révolution aquatique ne se fera pas sans défis.
Six premiers sites de baignade en préparation pour 2025
Après des décennies d’interdiction et de doutes, la baignade dans la Seine et la Marne devient une réalité tangible. À Paris, trois sites seront officiellement ouverts à l’été 2025 pour permettre aux habitants et aux touristes de profiter d’un bain rafraîchissant en plein centre-ville. Mais l’initiative ne s’arrête pas aux portes de la capitale. Dans le Val-de-Marne, trois autres sites sont également en préparation, à Maisons-Alfort, Joinville-le-Pont et Saint-Maur-des-Fossés.
Ville |
Cours d’eau |
Ouverture prévue |
Particularité |
Paris (3 sites) |
Seine |
Été 2025 |
En plein centre-ville, proche des sites olympiques |
Maisons-Alfort |
Marne |
Été 2025 |
Proche des quais aménagés pour les piétons et cyclistes |
Joinville-le-Pont |
Marne |
Été 2025 |
Connexion avec les berges réaménagées pour le public |
Saint-Maur-des-Fossés |
Marne |
Été 2025 |
Espace dédié aux sports nautiques et activités familiales |
Ce n’est qu’un début. Une trentaine de projets sont en attente d’approbation dans toute l’Île-de-France, avec pour ambition de généraliser la baignade en milieu urbain. Ce programme, qui paraissait utopique il y a encore quelques années, est aujourd’hui soutenu par un investissement colossal de 1,1 milliard d’euros. Ce financement, porté par l’État et les collectivités locales, vise à assainir et à sécuriser ces nouvelles zones de baignade.
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Un défi environnemental et sanitaire de taille
Si nager dans la Seine ou la Marne devient possible, c’est grâce à un vaste programme de dépollution qui se déploie depuis plusieurs années. La principale préoccupation reste la qualité de l’eau, qui doit répondre aux normes sanitaires européennes pour éviter tout risque pour la santé. Pour y parvenir, des travaux d’assainissement majeurs sont en cours afin d’éliminer les rejets d’eaux usées et d’améliorer le traitement des eaux pluviales.
Un autre enjeu concerne les bateaux stationnés le long des berges. Certains sont encore mal raccordés au réseau d’assainissement, contribuant à la pollution des cours d’eau. Des contrôles plus stricts et des solutions techniques sont en cours d’application pour garantir un environnement sain aux futurs baigneurs.
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Un projet qui fait des émules
Loin d’être un simple effet d’annonce lié aux JO de 2024, la baignade en Seine et en Marne pourrait bien devenir une nouvelle norme estivale pour les Franciliens. Le préfet de la région Île-de-France, Marc Guillaume, souligne que ce projet, autrefois perçu comme irréaliste, suscite un véritable enthousiasme. Les collectivités locales rivalisent d’ambition pour transformer leurs berges en espaces de loisirs attractifs et accessibles.
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Un guide pratique a d’ailleurs été publié par l’Atelier parisien d’urbanisme pour accompagner les villes souhaitant se lancer dans cette aventure. L’objectif est clair : structurer et harmoniser ces nouvelles zones de baignade afin d’assurer leur pérennité et leur sécurité.
Si le pari est réussi, d’ici à quelques années, il sera tout à fait naturel de voir des baigneurs profiter des eaux de la Seine et de la Marne, au même titre que dans d’autres grandes métropoles mondiales. Une véritable révolution urbaine qui pourrait bien changer notre rapport à ces fleuves que l’on croyait, à tort, condamnés à rester infréquentables.