fbpx
Dubrovnik

En guerre contre le surtourisme, ce maire empêche sa ville de sombrer dans le chaos avec 1,5 million de visiteurs

Vincent Mabire - Il y a 3 heures

En résumé

• Dubrovnik limite le tourisme de masse pour préserver son patrimoine et authenticité.
• Restrictions sur les croisières et système de réservation régulent le flux de visiteurs.
• Initiatives pour réduire nuisances et réinstaller des habitants dans la vieille ville.

La cité médiévale de Dubrovnik, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, semble se retrouver à un carrefour crucial. La Perle de l’Adriatique, qui attire des millions de visiteurs chaque année, s’est retrouvée en proie à un tourisme de masse qui a mis en péril son authenticité et son environnement. Mais cette année, la ville a décidé de prendre une voie radicale : limiter les visiteurs, réguler les flux et, même, refuser certains revenus touristiques pour préserver son héritage. Une approche qui a pour but de sauver Dubrovnik, mais à quel prix ? C’est la question à laquelle la ville tente de répondre.

Une ville submergée par le tourisme de masse : un tournant nécessaire

Selon un article de la BBC, Dubrovnik a vu sa population de touristes exploser ces dernières années, avec pas moins de 27 visiteurs pour chaque habitant pendant la haute saison. Une pression insoutenable qui a conduit l’UNESCO à avertir la ville en 2016 que les célèbres murs médiévaux pourraient être retirés de la liste des sites patrimoniaux si la gestion du tourisme ne s’améliorait pas. Le maire de Dubrovnik, Mato Frankovic, a donc décidé de mettre en œuvre des changements radicaux depuis 2017 pour protéger la ville tout en continuant à accueillir les visiteurs.

Le tourisme à Dubrovnik, longtemps dominé par les croisières, a atteint des chiffres alarmants. En 2019, plus de 9 000 croisiéristes arrivaient chaque jour, ajoutant leur nombre aux visiteurs aériens et terrestres. C’est dans ce contexte que des mesures strictes ont été instaurées. Frankovic a limité à deux le nombre de navires de croisière autorisés à accoster chaque jour, alors qu’auparavant huit navires pouvaient arriver quotidiennement. En réduisant cette afflux massif, la ville cherche à retrouver son équilibre entre préservation du patrimoine et rentabilité touristique.

@baileyturvey If you’re heading to Dubrovnik this summer then this is how to spend the perfect day exploring the city We booked our trip with @First Choice which is where we got our hotel with the rooftop pool you’ll see in this vid – along with booking all our activites throughout the trip! #croatiatravel #croatia #dubrovnik #dubronviktips #whattodoindubrovnik ♬ Dakota – Stereophonics

Des mesures concrètes pour réguler le flux touristique

Pour mieux gérer l’afflux de touristes, Dubrovnik a également mis en place plusieurs outils de régulation. Le Dubrovnik Pass, déjà en vigueur, permet non seulement d’offrir aux visiteurs un accès facilité aux musées et remparts, mais aussi de collecter des données sur la fréquentation de la ville. Ces informations permettent de mieux organiser l’accueil des touristes et de choisir les moments propices pour limiter la foule. Le système a prouvé son efficacité, et selon le maire, il n’a pas été nécessaire de dépasser les 10 500 visiteurs par jour cette année, bien en deçà des chiffres précédents.

Une autre initiative importante a été la mise en place d’un système de réservation obligatoire pour accéder aux remparts de la ville, une des attractions les plus populaires. Ce système utilise des feux tricolores pour informer les visiteurs des heures les plus chargées et leur indiquer les créneaux plus calmes. Ces ajustements visent à permettre une visite plus fluide et agréable, tout en réduisant la pression sur les sites historiques.

Réduire les nuisances et renforcer la vie locale

Les mesures ne s’arrêtent pas là. L’un des projets les plus innovants consiste à réduire le bruit causé par les valises à roulettes sur les pavés de la vieille ville. Un service de livraison de bagages à bas prix a été instauré pour faciliter la mobilité des touristes tout en minimisant les nuisances sonores dans les rues étroites de Dubrovnik.

Mais au-delà des restrictions touristiques, l’objectif de la ville est aussi de redonner vie à son cœur historique. Le maire a initié un projet de rénovation de bâtiments dans la vieille ville pour y loger de jeunes familles, afin de contrer la gentrification causée par le tourisme de masse. Cette initiative vise à restaurer l’équilibre social en réintégrant les habitants dans le centre historique, tout en transformant certains bâtiments en écoles ou en espaces communautaires. Cela pourrait bien marquer le début d’un renouveau pour une ville qui avait vu sa population locale diminuer face à la hausse des prix immobiliers et des locations touristiques.

Un pari risqué : préserver sans sacrifier

Dubrovnik a fait un pari audacieux en choisissant de sacrifier une partie de ses revenus touristiques pour préserver son patrimoine et sa qualité de vie. Les répercussions économiques de ces choix sont palpables, mais selon Frankovic, l’objectif à long terme est de privilégier la qualité à la quantité. « Plus ne signifie pas toujours plus », souligne-t-il. « Parfois, moins, c’est plus. » La ville veut à tout prix éviter de tomber dans la « Disneyfication » de ses rues, transformant Dubrovnik en une simple attraction touristique dénuée de sa vie locale.

Les résultats de ces mesures seront visibles dans les années à venir. Pour l’instant, la ville semble avoir trouvé un équilibre fragile entre tourisme et préservation, mais à un coût non négligeable. En effet, Dubrovnik a choisi de limiter sa croissance pour garantir un avenir plus durable et plus respectueux de ses habitants et de son histoire.

Réserver un vol
simplement sur Ulysse.com

Islande

Découvrez
notre guide de
voyage

Vincent Mabire - Il y a 3 heures

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Nos thèmes