Coup dur pour les voyageurs ! Ce jeudi, la Direction générale de l’aviation a demandé aux compagnies aériennes d’annuler l’équivalent de 30 % de leurs vols en destination de Paris-Orly et de 50 % ceux en destination de Brest suite à un mouvement social des contrôleurs aériens.
Quinze ans d’atermoiements
Les contrôleurs restent aujourd’hui (jusqu’à l’application des décrets attendus l’année prochaine) les seuls employés du domaine des transports qui n’ont pas besoin de se déclarer de manière individuelle. Mais c’est précisément ce détail qui a amené les organisations syndicales à appeler à une mobilisation le 20 novembre 2023, obligeant ainsi la DGAC à réduire leurs plans de vol de 25 % à Paris-Orly et à Toulouse-Blagnac, et de 20 % à Bordeaux-Mérignac et à Marseille-Provence.
Bien que cette grève ait été interprétée comme un « chant du cygne » par de nombreux observateurs, elle témoigne du rejet des syndicats qui jugent les garanties proposées comme « une vague promesse insuffisante ».
En effet, l’UNSA-ICNA, l’USAC-CGT et la CFDT ont protesté contre la loi visant à encadrer les grèves des contrôleurs aériens. Cela signifie qu’ils doivent se déclarer au préalable, soit 48 heures avant la date du débrayage (comme c’est déjà le cas à la RATP ou à la SNCF).
Quant aux agents, ils ont la possibilité de le faire le matin même. D’ailleurs, un mouvement « surprise » avait paralysé Orly le 11 février dernier, ce qui a suscité des appels de responsables politiques à réformer l’encadrement du droit de grève des contrôleurs.
Damien Adam, le député (Renaissance), qui a porté le texte à l’Assemblée, explique que cette loi va permettre à la DGAC d’avoir une meilleure prévisibilité de trafic et qu’aujourd’hui, elle ne peut pas prévoir les répercussions d’un mouvement social qu’elle surestime ou sous-estime.
« Pendant les retraites, à chaque journée de grève nationale, nous prenions une petite marge dans les suppressions de vols, pour être sûrs de ne pas être pris de court », déclare une source interne au Parisien.
Autant de paramètres ont engagé un véritable combat entre des syndicats minoritaires et la loi des grèves des contrôleurs aériens.
Un gel de vols d’une journée
La DGAC se veut rassurante et convie les voyageurs à « reporter leur voyage » dans un communiqué : « En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir ». La direction précise d’ailleurs que plusieurs préavis de grève de la part du personnel du centre en route de la navigation aérienne (CRNA) Nord ont été déposés. Les centres de contrôles concernés sont : Paris-Orly, Lyon, Lille, Brest, Rouen, Poitiers et Saint-Yan.
Bonne nouvelle pour ceux qui ne peuvent pas annuler leurs réservations de vols, la Direction explique que l’aviation civile limitera au maximum les perturbations de trafic et appliquera des dispositions de « service minimum » pour assurer, durant cette journée du 18 décembre 2023, 30 % de vols sur l’aéroport de Paris-Orly et 50 % sur l’aéroport de Brest.
L’USAC-CGT appelle donc à une grève ce lundi « pour défendre notre maillage territorial et notre service minimum ».