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Lyon–Bordeaux

La SNCF préparerait un retour fracassant : un TGV Lyon–Bordeaux direct à l’horizon 2027

Anna Duplantis - Il y a 2 heures

En résumé

• SNCF prévoit un train direct Lyon-Bordeaux Ouigo pour 2027, tronçon contournant le Massif central.
• Projet soutenu à Poitiers, mais critiqué pour l'oubli du Massif central et débats territoriaux.
• Trajet simplifié, abordable et écologique, réponse aux besoins actuels de mobilité durable en France.

Le réseau ferroviaire français pourrait bien connaître un nouveau coup d’éclat avec le retour attendu d’une liaison directe entre Lyon et Bordeaux. Plus de dix ans se sont écoulés depuis la disparition du dernier train reliant les deux métropoles sans interruption. Aujourd’hui, la SNCF envisagerait de relancer cet axe stratégique sous la bannière d’Ouigo, avec une mise en service potentielle en 2027. L’idée fait déjà parler d’elle, tant pour ses promesses de simplification que pour les débats territoriaux qu’elle réactive.

Le grand come-back d’un lien effacé du paysage ferroviaire

Pendant des décennies, la transversale Lyon–Bordeaux faisait partie du décor. Le train traversait alors le Massif central, plongeant au cœur des reliefs avant de rejoindre la façade atlantique. Son arrêt en 2012 avait laissé un vide considérable pour les voyageurs habitués à ce trajet direct et pour tous ceux pour qui la correspondance à Paris représentait un casse-tête. Depuis, rejoindre Bordeaux depuis Lyon exige patience, organisation et un minimum de flexibilité pour naviguer entre Paris, Massy ou Saint-Pierre-des-Corps.

L’hypothèse d’un retour en 2027 change complètement la donne. La SNCF étudierait la possibilité d’un aller-retour quotidien, opéré en Ouigo, avec un temps de trajet légèrement supérieur à cinq heures, d’après La Nouvelle République. Ce n’est pas un record de vitesse, mais pour de nombreux voyageurs français, la simple idée de monter à Lyon pour descendre quelques heures plus tard directement à Bordeaux a quelque chose de presque euphorisant. À l’heure où les déplacements se rationalisent et où la mobilité durable prend de l’ampleur, cette liaison directe apparaît comme une réponse fluide, abordable et parfaitement alignée avec les usages actuels.

Le tracé proposé miserait sur l’efficacité en contournant le Massif central pour emprunter le triangle Massy – Saint-Pierre-des-Corps – Poitiers. Ce choix privilégie les infrastructures déjà existantes et optimise la performance du trajet. Pour la SNCF, l’objectif visé est particulièrement ambitieux puisqu’il s’agirait d’atteindre un million de voyageurs annuels. Un tel chiffre témoigne de l’importance stratégique accordée à cette liaison qui connecte deux métropoles majeures et plusieurs hubs régionaux.

 

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Un projet qui enthousiasme, mais qui secoue aussi la carte ferroviaire

L’annonce de ce retour potentiel a immédiatement suscité de vives réactions. À Poitiers, la maire Léonore Moncond’huy s’est réjouie de l’idée d’un passage plus régulier, voyant dans cette liaison une véritable opportunité pour renforcer l’attractivité économique locale. Pour les habitants comme pour les entreprises de Grand Poitiers, un meilleur accès aux grandes métropoles constitue un argument de poids, notamment en matière de recrutement, de déplacements professionnels et d’ouverture vers de nouveaux bassins d’activité. La perspective d’un TGV direct est perçue comme un levier concret pour dynamiser tout un territoire.

Mais si l’enthousiasme est palpable dans certaines régions, d’autres voient l’annonce d’un tout autre œil. Dans le Massif central, la décision pressentie de contourner complètement la zone ravive un sentiment déjà ancien d’oubli ferroviaire. Le collectif Aurail a dénoncé publiquement ce choix en parlant d’un « scandale pour les territoires ». Certains usagers s’interrogent même sur l’existence d’une volonté de marginaliser cette partie du pays, regrettant que les grandes lignes transversales continuent de privilégier les axes rapides au détriment des dessertes centrales.

À cette critique s’ajoutent les préoccupations politiques. Frédéric Aguilera, vice-président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, a vivement réagi en fustigeant une nouvelle « obsession de contourner le cœur de la France », relate L’Echo Touristique. Le débat, bien ancré dans l’histoire du réseau français, oppose une logique de performance — relier deux métropoles rapidement — à une logique d’aménagement du territoire, qui cherche à maintenir une transversalité cohérente et inclusive. C’est toute la difficulté d’un pays où la question de la mobilité dépasse largement la simple notion de déplacement.

Ce que ce train changerait vraiment pour les voyageurs français

Pour les voyageurs, ce possible retour du direct Lyon–Bordeaux a tout d’un souffle nouveau. La différence la plus évidente, et peut-être la plus appréciée, réside dans la disparition du changement de train. Voyager devient mécaniquement plus simple, moins stressant et plus prévisible. Qu’il s’agisse d’un week-end entre amis, d’un déplacement professionnel serré ou d’un aller-retour familial, le gain en confort organisationnel est indéniable.

L’exploitation en Ouigo apporte un autre atout de taille : celui du prix. En misant sur une offre low-cost mais efficace, la SNCF entend rendre ce trajet plus accessible à un large public. Le format Ouigo, léger et digitalisé, s’adresse aussi bien aux jeunes voyageurs qu’aux familles ou aux professionnels attentifs à leur budget. Cette dimension tarifaire pourrait transformer un axe longtemps dominé par l’avion en une alternative ferroviaire compétitive, d’autant plus que la durée légèrement supérieure à cinq heures reste parfaitement acceptable pour un trajet inter-métropoles.

Les villes intermédiaires retireraient elles aussi un bénéfice direct de cette nouvelle dynamique. Poitiers verrait son rôle de carrefour renforcé, en se plaçant comme l’un des points d’équilibre de cette transversale modernisée. Saint-Pierre-des-Corps, déjà habituée à jouer le rôle de pivot ferroviaire, gagnerait une nouvelle position stratégique dans le maillage est-ouest. Quant à Massy, elle confirmerait sa place de plateforme francilienne incontournable pour les voyageurs désireux d’éviter les gares parisiennes.

Le tourisme pourrait également profiter d’un regain d’énergie. Imaginer un départ matinal de Lyon pour se retrouver quelques heures plus tard à flâner le long des quais de Bordeaux, ou quitter la Gironde au lever du jour pour s’installer à une terrasse lyonnaise en fin d’après-midi, a de quoi séduire les amateurs de city-trips express. En parallèle, l’impact écologique d’un tel trajet offre une motivation supplémentaire à celles et ceux qui souhaitent réduire leur recours à l’avion sans renoncer à leur mobilité.

2027 en ligne de mire : ce qu’il reste à éclaircir

Aussi séduisant soit-il, le projet n’est pas encore confirmé. La SNCF n’a pour l’instant apporté aucun commentaire officiel, et plusieurs inconnues subsistent. Les horaires exacts, la durée finale du trajet, la liste définitive des arrêts, la grille tarifaire et les conditions d’exploitation devront être dévoilés avant de pouvoir parler d’une mise en service actée. Le modèle économique d’Ouigo impose également une vigilance particulière : atteindre des taux de remplissage élevés est indispensable pour garantir la viabilité de la ligne.

Une autre question reste épineuse : celle du Massif central. Les tensions exprimées autour de ce contournement pourraient encore influencer les arbitrages finaux. Reste à savoir si une adaptation du service ou une compensation territoriale pourrait apaiser le débat. En attendant, le projet a au moins réussi une chose : remettre l’idée d’une grande transversale française au cœur des discussions, dans un contexte où la mobilité durable et les alternatives à l’avion prennent chaque jour davantage d’importance.

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Anna Duplantis - Il y a 2 heures

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