Partez à l’aventure sur l’île volcanique la plus dépaysante d’Islande, entre macareux et lave figée

Sur certaines îles, le temps semble suspendu. Sur d’autres, il semble avoir explosé. C’est exactement ce qu’on ressent en posant le pied sur Heimaey, petit bout de terre battu par les vents, au large des côtes islandaises. Une île volcanique sculptée dans le chaos, où les falaises plongent dans l’Atlantique, où les macareux nichent par milliers, et où la lave continue de dessiner les reliefs. Ce décor, presque irréel, évoque tantôt une peinture surréaliste, tantôt un souvenir de science-fiction. Pourtant, Heimaey existe bel et bien, et elle a tout pour séduire les voyageurs en quête de sensations inédites. Entre nature brute, histoire bouleversante et ambiance portuaire vivante, cette île sort clairement des sentiers battus. Mais attention : ce joyau ne se dévoile qu’aux curieux qui prennent la peine de sortir du circuit classique. Et c’est tant mieux.

Heimaey : l’Islande, version volcan sous stéroïdes

Nichée au cœur de l’archipel des Vestmann, Heimaey est une île pas comme les autres. Depuis Reykjavík, il faut parcourir environ 130 kilomètres en voiture pour atteindre le petit port de Landeyjahöfn, avant d’embarquer sur un ferry qui vous déposera une quarantaine de minutes plus tard dans un monde parallèle. Ici, pas de grandes routes ni de gratte-ciels. Juste une nature sauvage, brute, qui ne cherche pas à plaire mais qui finit toujours par séduire.

Dès l’arrivée, le ton est donné. D’un côté, les falaises vertigineuses où s’accrochent les macareux avec une grâce déconcertante. De l’autre, les coulées de lave figée du volcan Eldfell, vestiges encore fumants de l’éruption de 1973 qui a bouleversé la vie des habitants. Ce volcan, qui culmine à 220 mètres, offre une randonnée accessible avec une récompense à couper le souffle : une vue panoramique sur toute l’île, la mer à perte de vue et l’impression d’avoir posé le pied sur une autre planète.

Mais Heimaey ne se résume pas à ses paysages lunaires. Son atmosphère portuaire, chaleureuse et un brin mélancolique, ajoute à son charme. Les petits cafés comme Tanginn ou les restaurants locavores comme Slippurinn Eatery invitent à ralentir, à savourer un plokkfiskur (ragoût de poisson) face aux bateaux de pêche. Ici, on vit au rythme de la mer, du vent et des macareux.

Côté budget, l’Islande n’est pas la destination la plus douce pour le portefeuille. Mais Heimaey reste plus accessible que la capitale, notamment pour l’hébergement. Des guesthouses cosy permettent de se loger à partir d’une centaine d’euros la nuit, et la restauration, sans être bon marché, reste raisonnable si l’on opte pour les spécialités locales. Et puis, les vraies richesses ici sont gratuites : une randonnée sur un volcan, un coucher de soleil sur les falaises, ou encore l’émotion pure de voir des macareux à quelques mètres.

 

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Entre roches et plumes : la faune qui fait vibrer l’île

Ce qui rend Heimaey encore plus unique, c’est sa faune. Chaque été, l’île devient le théâtre d’un spectacle grandiose. Des centaines de milliers de macareux moines — ces oiseaux marins aux allures de clown au bec coloré — viennent y nicher. C’est tout simplement la plus grande colonie au monde. Pour les observer dans leur habitat naturel, direction le cap de Stórhöfði, connu pour être l’un des endroits les plus venteux d’Europe. Là-bas, entre mai et août, la magie opère à chaque rafale.

Et ce n’est pas tout. Les eaux autour de l’île attirent régulièrement baleines à bosse, orques et rorquals. Il n’est pas rare de croiser leur souffle depuis la côte, ou même de les approcher lors d’une excursion en mer. Les plus chanceux repartiront avec le souvenir inoubliable d’un saut de baleine dans le soleil couchant.

Mais Heimaey, c’est aussi un lieu de mémoire. Le musée Eldheimar, consacré à l’éruption de 1973, est une plongée poignante dans l’histoire locale. On y découvre comment les habitants ont fui l’éruption, comment certains ont tout perdu, et comment l’île s’est reconstruite, lentement mais avec détermination. Le musée, interactif et immersif, a été construit autour d’une maison ensevelie par la lave. La visite est bouleversante, mais nécessaire pour comprendre l’âme du lieu.

Les activités ne manquent pas : entre balade à vélo autour de l’île, kayak dans les grottes marines, ou exploration de la célèbre formation rocheuse Elephant Rock — qui ressemble étrangement à un éléphant plongeant sa trompe dans l’océan — chaque jour offre son lot de découvertes. Et ce, sans jamais croiser les foules.

 

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Y aller depuis la France : un petit détour pour un grand frisson

Depuis Paris, Lyon ou Strasbourg, le voyage vers Heimaey nécessite un peu d’organisation, mais il reste tout à fait faisable pour un long week-end ou une aventure estivale. Le plus simple est de prendre un vol direct ou avec escale vers la capitale de l’Islande. Plusieurs compagnies proposent des allers-retours à partir de 200 € en période creuse, un peu plus en été.

Une fois à Reykjavík, direction le port de Landeyjahöfn en voiture de location — comptez deux heures de route à travers des paysages islandais somptueux, entre cascades, champs de lave et vallées désertiques. Le ferry Herjólfur relie ensuite le continent à Heimaey plusieurs fois par jour, pour une traversée d’environ 40 minutes. Les billets coûtent autour de 15 € par passager, et il est possible d’embarquer avec une voiture.

 

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Pour ceux qui voyagent sans véhicule, des bus desservent aussi Landeyjahöfn depuis la capitale, et l’île peut se parcourir facilement à vélo ou à pied une fois sur place. Même si l’accès semble un brin plus complexe que d’autres destinations, c’est justement ce qui fait le charme de Heimaey : l’effort du voyage est toujours récompensé par l’intensité de l’expérience.