L’avion est réputé pour être l’un des moyens de transport les plus polluants. Dans le cadre de l’évolution de la fiscalité écologique, le gouvernement envisage d’augmenter la taxe de solidarité, ce qui influencera directement le coût des billets d’avion. Si cette proposition de loi est adoptée, les compagnies aériennes seront contraintes de réajuster leurs tarifs.
En plus de vouloir augmenter les recettes fiscales pour réduire le déficit budgétaire, le gouvernement espère limiter le nombre de vols, en particulier ceux des jets privés et des classes affaires, qui constituent une véritable menace pour l’environnement. Selon la compagnie aérienne Air France, pour un vol Paris-Madrid, l’empreinte carbone d’un passager est estimée à 176 kg de CO2. Ce chiffre alarmant pousse l’exécutif à prendre des mesures urgentes pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver notre planète. Ainsi, dans le cadre de la transition écologique, il propose d’augmenter la taxe de solidarité sur les billets d’avion dès 2025.
Actuellement, cette taxe est de 2,63 euros sur un billet en classe économique pour un vol au départ de la France vers un pays de l’Union européenne. Si la hausse entre en vigueur, ce montant passera à 9,50 euros, selon Le Parisien. Pour les destinations hors UE, elle s’élève à 7,51 euros et atteint 20,27 euros pour les vols en classe affaires au sein de l’UE, et 63,07 euros pour les destinations extra-européennes. Cette hausse pourrait être encore plus significative pour les longs courriers, avec des augmentations allant jusqu’à 40 euros en classe économique et 120 euros en classe affaires. Si cette réforme fiscale est mise en œuvre, prendre l’avion deviendra moins abordable, surtout pour les foyers modestes.
La Corse s’oppose à cette augmentation
Dans certaines régions, comme la Corse, prendre l’avion est une nécessité, faute d’alternatives comme le train ou le bus. Paul-André Colombani, député de la 2ᵉ circonscription de Corse-du-Sud, souligne que les habitants de la région doivent souvent se déplacer en avion, notamment pour des raisons médicales. Il estime que cette taxe pourrait affecter négativement la compagnie aérienne locale et demande que la Corse soit exemptée de cette mesure.
Le tourisme en Côte d’Azur également menacé
La situation est similaire en Côte d’Azur, où cette mesure risque de porter un coup dur au secteur touristique. Franck Goldnadel, président des Aéroports de la Côte d’Azur, a exprimé son inquiétude quant à l’impact de cette hausse fiscale, notamment sur les compagnies aériennes low cost, très présentes dans la région. Il réclame qu’une étude d’impact soit réalisée avant l’application de cette disposition.
L’aviation d’affaire, dans le viseur du gouvernement
L’aviation d’affaires, jugée particulièrement polluante, est également ciblée par le gouvernement. Dans une volonté d’encourager des pratiques plus respectueuses de l’environnement, la taxe sur les vols en jets privés pourrait atteindre 3 000 euros. Selon un rapport de l’organisation européenne Transport et Environnement, les jets privés sont entre 5 et 14 fois plus polluants que les vols commerciaux et jusqu’à 50 fois plus que le train. Un fait encore plus alarmant : 1 % des personnes à travers le monde serait responsable de 50 % des émissions du secteur aérien, notamment à cause des jets privés. Un mode de transport qui devrait donc être utilisé avec parcimonie.