En résumé
• Nouvelle ligne TGV Lyon-Bordeaux prévue pour 2027 avec Ouigo, 5h de trajet.• Trajet contourne le Massif central, suscitant critiques des élus locaux.
• Billets à partir de 19€, ambition de capter voyageurs aériens et routiers.
La SNCF a confirmé le lancement d’une nouvelle ligne TGV entre Lyon et Bordeaux, opérationnelle d’ici mi-2027. Le choix de l’itinéraire, qui contourne entièrement le Massif central, suscite de fortes critiques de la part des élus locaux et d’usagers du rail.
Une nouvelle liaison province-province à grande vitesse
C’est désormais officiel : une liaison directe en TGV entre Lyon et Bordeaux sera ouverte au plus tard en 2027. Cette ligne, annoncée dans le cadre du développement de l’offre Ouigo, doit relier les deux métropoles en environ cinq heures, avec des arrêts à Massy (Île-de-France), Saint-Pierre-des-Corps, Poitiers et Angoulême.
D’ici 2030, la SNCF ambitionne d’augmenter de 30 % l’offre de trains à bas coût en France, grâce à la modernisation de ses rames. L’objectif global affiché est d’atteindre 200 millions de voyageurs sur l’ensemble du réseau TGV européen, en capitalisant sur l’attractivité tarifaire de Ouigo. Sur la ligne Lyon-Bordeaux, la compagnie promet un billet sur deux à moins de 30 euros, avec des premiers prix à 19 euros. Selon Jérôme Laffon, directeur Ouigo, ce projet vise également à capter une part des voyageurs de l’aérien et de la route.
Des territoires en marge dénoncent un contournement structurel
Le choix d’un itinéraire par le nord, via la région parisienne, exclut totalement les départements du Massif central, pourtant historiquement demandeurs d’une meilleure desserte ferroviaire. Pour les élus de ces territoires, cette annonce marque une nouvelle occasion manquée de rétablir des liaisons directes entre plusieurs grandes villes moyennes, comme Clermont-Ferrand, Saint-Étienne ou Limoges.
Marc Goutteroze, président du collectif Aurail, plaide pour la création d’un train Intercités sur les voies existantes, qui permettrait de relier Lyon à Bordeaux en passant par les villes aujourd’hui absentes du réseau TGV. D’autres voix, comme celle de Stéphanie Picard (collectif Paris-Clermont), appellent à davantage de transversalité dans la politique ferroviaire, dénonçant une focalisation excessive sur les axes à fort rendement.
Dans les colonnes du Figaro, Renaud Lagrave, vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, a regretté que la SNCF privilégie une liaison performante mais hors sol, qui ne s’inscrit pas dans la géographie naturelle ni dans les besoins quotidiens des populations rurales. Il rappelle que la ligne la plus courte entre Bordeaux et Lyon passe par des territoires aujourd’hui dépourvus de toute offre ferroviaire structurée.