En résumé
• Tanzanie bannie de l'espace aérien UE pour failles majeures en sécurité aérienne.• Vols domestiques confiés à étrangers, mais impact négatif sur tourisme et prix.
• Lobbying en cours pour atténuer effets, mais défis restent pour sécurité et économie.
La Tanzanie fait face à une crise majeure dans le secteur aérien. Après l’inclusion de toutes ses compagnies aériennes sur la liste noire de l’Union européenne en juin 2025, les transporteurs tanzaniens sont désormais interdits de voler dans l’espace aérien européen.
Ce classement a été décidé après une évaluation menée par la Commission européenne, qui a pointé des lacunes importantes dans la sécurité et la gestion des vols. En réponse à cette situation, des compagnies aériennes étrangères pourraient venir pallier cette interdiction en assurant des vols domestiques à l’intérieur du pays. Mais la question reste : comment cette mesure affectera-t-elle le tourisme en Tanzanie, un pays qui attire plus de 2 millions de visiteurs par an ?
La Tanzanie mise sur la liste noire : un coup dur pour le secteur aérien
Les compagnies aériennes de Tanzanie ont été ajoutées à la liste noire européenne à la suite de graves lacunes en matière de sécurité. Selon un rapport publié par Le Figaro, des évaluations menées par des experts européens ont révélé des problèmes de maintenance et un manque de personnel qualifié dans l’aviation civile du pays. Ces failles ont conduit à l’interdiction de tous les vols directs vers l’UE. Air Tanzania, la compagnie phare, avait déjà été exclue fin 2024 après des avertissements sur la non-conformité avec les normes de sécurité internationales. Cette décision a eu un impact direct sur les voyages à destination et en provenance du pays, notamment sur les vols intérieurs qui permettent de relier les points touristiques majeurs, comme le Kilimandjaro ou Zanzibar.
Les touristes qui viennent principalement pour les safaris ou les plages de l’archipel risquent de rencontrer des difficultés pour organiser leur voyage. Bien que les voyageurs en provenance d’Europe ne puissent plus utiliser les compagnies locales, les autorités tanzaniennes ont annoncé qu’elles se tourneraient vers des compagnies aériennes étrangères pour assurer la continuité des vols intérieurs, notamment vers les destinations populaires comme Dar es Salaam et le Kilimandjaro. La solution semble être d’externaliser une partie des opérations domestiques à des transporteurs internationaux, mais cette mesure reste insuffisante pour compenser la perte des vols directs vers l’Europe.
Le lobbying européen : une tentative de réagir face à la crise
La situation de la Tanzanie a poussé plusieurs professionnels du tourisme à agir. Selon un article de Tourmag, les Entreprises du Voyage, ainsi que les organisations comme SETO et ECTAA, ont mené un important lobbying pour tenter d’atténuer les conséquences de cette interdiction. Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage, a souligné l’importance de collaborer avec les opérateurs touristiques pour essayer de contourner cette interdiction et de trouver des solutions alternatives pour les voyageurs. Un des enjeux majeurs est de garantir que les vols intérieurs continuent d’opérer sans compromettre la sécurité des passagers, un point essentiel souligné par la Commission européenne.
Bien que les efforts soient en cours, les conséquences restent considérables pour le secteur du tourisme en Tanzanie, un pays qui a accueilli plus de 2 millions de touristes en 2024. La mise en place de solutions de substitution, comme l’autorisation de compagnies étrangères pour effectuer des vols intérieurs, est une réponse partielle. Le secteur a donc besoin de réagir rapidement pour limiter l’impact économique de cette mesure et maintenir l’attrait touristique du pays. Ce genre de crise montre à quel point la sécurité aérienne est cruciale pour maintenir une destination touristique compétitive à l’échelle internationale.
Quel impact sur le tourisme tanzanien ?
Avec la mise en place de cette interdiction, la Tanzanie pourrait voir ses chiffres touristiques affectés, notamment en raison de la difficulté d’assurer des vols domestiques rapides et sécurisés pour les voyageurs. Les visiteurs qui souhaitent se rendre dans les parcs nationaux ou sur les plages de Zanzibar, reliant souvent plusieurs régions du pays par avion, risquent de devoir ajuster leurs plans ou de se tourner vers des alternatives plus complexes. De plus, la situation pourrait entraîner des hausses de prix pour les vols effectués par des compagnies étrangères, augmentant ainsi le coût global des séjours en Tanzanie.
Les autorités tanzaniennes, conscientes de l’importance du secteur touristique pour l’économie, travaillent avec des partenaires internationaux pour essayer de minimiser l’impact sur les touristes. Mais la question de la sécurité des vols reste centrale, et tant que les compagnies aériennes locales n’auront pas amélioré leurs pratiques en matière de maintenance et de formation, la Tanzanie continuera d’être sous surveillance par l’UE. Cela représente un défi majeur pour le pays, qui doit concilier sécurité, accessibilité et croissance touristique.