Algarve à pied : 5 randonnées pour explorer le sud portugais

Dans l’imaginaire collectif, l’Algarve évoque souvent les plages ensoleillées, les falaises dorées et les villages blancs tournés vers l’Atlantique. Mais cette région, à l’extrémité sud du Portugal, ne se résume pas à son littoral. Loin des zones les plus fréquentées, une multitude de sentiers permet de découvrir une Algarve discrète, façonnée par les vents, les collines, les villages de l’arrière-pays et les traditions rurales.

À travers ces cinq itinéraires, on découvre une diversité inattendue de paysages : criques secrètes, massifs forestiers, terres agricoles et sites historiques. Chaque randonnée offre une perspective différente sur ce territoire multiple, à parcourir au rythme de la marche.

De Ferragudo à Carvoeiro par les falaises

Ce sentier côtier d’environ 6 à 7 kilomètres suit les crêtes entre les villages de Ferragudo et Carvoeiro. Le parcours, accessible à tous mais parfois exposé, longe les falaises surplombant l’océan et traverse plusieurs criques isolées. Il est recommandé d’y aller entre avril et juin ou en septembre, pour profiter de températures clémentes.

Le chemin débute près du phare de Ponta do Altar, passe par la plage de Caneiros, puis rejoint les formations rocheuses spectaculaires autour d’Algar Seco. L’aller-retour peut se faire en 3 heures, en prévoyant de l’eau et des chaussures adaptées au terrain caillouteux.

Circuit des moulins autour du village d’Alte

Dans l’intérieur des terres, autour du village d’Alte, un circuit balisé de 10 kilomètres permet de relier plusieurs anciens moulins à eau restaurés. Le parcours, sans difficulté particulière, traverse des paysages d’amandiers, d’oliviers et de caroubiers, typiques du Barrocal, la zone de transition entre la côte et la montagne.

Il est conseillé de partir tôt le matin l’été pour éviter les fortes chaleurs, car le sentier est peu ombragé sur certaines portions. La rivière Alte, présente sur une partie du parcours, permet quelques pauses rafraîchissantes. Le village lui-même mérite une visite, avec sa fontaine, ses ruelles pavées et ses spécialités locales.

Ascension de la Picota depuis Marmelete

La Picota, deuxième plus haut sommet de l’Algarve avec ses 774 mètres d’altitude, offre une alternative plus tranquille à la Fóia. Depuis le hameau de Marmelete, un itinéraire de 8 kilomètres (aller-retour) grimpe à travers une forêt d’eucalyptus et de pins. La montée est progressive mais régulière, accessible à tout marcheur en bonne forme.

Par temps dégagé, la vue depuis le sommet embrasse toute la région jusqu’à la mer. Ce sentier est particulièrement agréable au printemps et en automne, lorsque la végétation est plus verte et les températures plus douces.

Falaises de Cacela Velha à Manta Rota

Dans le parc naturel de la Ria Formosa, cette balade de 5 à 6 kilomètres suit un cordon dunaire entre le village de Cacela Velha et la plage de Manta Rota. Le sentier, plat et bien entretenu, traverse des paysages de maquis et de falaises rouges, avec des vues sur les lagunes et l’océan.

Accessible en toute saison, cette promenade est idéale pour les familles ou pour une marche en fin de journée. Cacela Velha, petit village fortifié, est un excellent point de départ ou d’arrivée, avec des cafés surplombant la mer et une ambiance paisible.

Sentier des chapelles rurales à São Brás de Alportel

Autour de São Brás de Alportel, ancienne ville de l’industrie du liège, un itinéraire culturel et naturel relie plusieurs chapelles isolées dans la campagne environnante. Ce parcours de 12 kilomètres alterne collines, chemins bordés de murets et petits bois de chênes-lièges.

Il peut se faire en demi-journée, avec plusieurs points d’intérêt en route : la chapelle de São Romão, la fontaine de Tareja, ou encore de vieilles fermes abandonnées. Le sentier est bien balisé, praticable toute l’année, et très apprécié pour sa tranquillité et ses ambiances méditerranéennes.

Loin des itinéraires les plus fréquentés, ces cinq randonnées montrent une Algarve plus intime, entre océan, collines, culture et nature préservée. Pour les amateurs de marche, c’est une manière d’entrer en contact avec l’essence même de cette région, pas à pas, sans bruit.