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Asie

Tourisme suspendu en Asie du Sud-Est : que se passe-t-il en Indonésie, au Sri Lanka et en Thaïlande ?

Anna Duplantis - Il y a 52 minutes

En résumé

• Inondations majeures en Asie du Sud-Est causent 938 morts et dégâts colossaux.
• Infrastructures détruites bloquent transports, perturbant fortement le tourisme régional.
• Destinations clés restent ouvertes, mais vigilance et plans alternatifs recommandés.

L’Asie du Sud-Est traverse actuellement l’un des épisodes météorologiques les plus violents de son histoire récente. Des pluies diluviennes se sont abattues sur plusieurs pays en quelques jours, déclenchant inondations, glissements de terrain et coupures massives d’infrastructures. Le bilan humain est tragique et les dégâts matériels titanesques, bouleversant le quotidien des habitants. Pour les voyageurs français, nombreux à fréquenter la région, l’impact est immédiat : dans plusieurs zones, le tourisme est littéralement mis sur pause.

Un choc climatique aux conséquences dramatiques

Difficile d’imaginer cette situation lorsque l’on déambule dans les rues parisiennes, mais une grande partie de l’Asie du Sud-Est vit ces jours-ci un véritable cataclysme. Les chiffres donnent le vertige : au moins 938 morts ont été recensés dans la région, avec des centaines de disparus et des dizaines de milliers de familles déracinées. L’Indonésie paie le tribut le plus lourd avec 442 victimes confirmées et 402 personnes portées disparues. Sumatra, notamment dans ses régions du nord et de l’ouest, concentre l’essentiel du chaos. Là-bas, accéder aux zones sinistrées relève de l’exploit : routes avalées par la boue, ponts emportés, vallées isolées et villes totalement coupées du monde. Deux navires de guerre ont été dépêchés depuis Jakarta pour porter secours aux habitants, ce qui illustre à quel point la catastrophe dépasse les capacités d’intervention locales.

Dans le village de Sungai Nyalo, situé à une centaine de kilomètres de Padang, les habitants ont été réveillés par une crue soudaine qui a tout emporté sur son passage. Les scènes qui s’y déroulent aujourd’hui ressemblent davantage au décor d’un film catastrophe qu’à un paisible village côtier : maisons engluées dans une épaisse boue grise, voitures retournées, champs noyés sous les débris et silence pesant en l’absence de secours extérieurs. L’accès étant coupé depuis plusieurs jours, les habitants tentent tant bien que mal de s’entraider en attendant l’arrivée des équipes de secours.

Plus à l’ouest, le Sri Lanka fait face à sa propre tragédie. Le passage du cyclone Ditwah a provoqué une semaine entière de pluies torrentielles, entraînant la mort de 334 personnes et laissant 400 habitants portés disparus. Les quartiers du nord de Colombo se sont retrouvés submergés en quelques heures. Le président Anura Kumara Dissanayake a déclaré l’état d’urgence, mobilisant les forces armées et lançant un appel à l’aide internationale. Le pays compte désormais 833 000 déplacés, tandis que 122 000 personnes ont été hébergées dans des centres d’accueil temporaires. Pour Colombo, déjà fragilisée par plusieurs crises successives, le choc est immense. La catastrophe est décrite comme la plus difficile qu’ait connue le Sri Lanka depuis 2017.

La Thaïlande n’a pas été épargnée. Les inondations ont coûté la vie à 162 habitants, touchant dix provinces du Sud, dont Surat Thani et Krabi, habituellement fréquentées par les touristes. Les autorités ont annoncé une compensation pouvant atteindre deux millions de bahts pour les familles endeuillées. Néanmoins, de nombreuses voix critiquent déjà la lenteur et la désorganisation de la réponse gouvernementale, un refrain malheureusement bien connu dans ce type de crises. Quant à la Malaisie, elle a enregistré deux décès dans l’État de Perlis après des pluies particulièrement intenses.

Quand les infrastructures lâchent, les voyages s’arrêtent

Avec un tel niveau de destruction, les infrastructures de transport, vitales pour les voyageurs, se sont retrouvées paralysées. Au Sri Lanka, l’aéroport international de Colombo fonctionne certes normalement, mais les routes qui y mènent sont parfois impraticables ou carrément fermées. Le pays compte environ 200 axes endommagés ou engloutis sous les eaux, rapporte L’Echo Touristique. Les lignes ferroviaires reliant la capitale à Badulla ou Kandy-Matale ne sont pas en meilleur état, avec de fortes perturbations, des interruptions prolongées et des milliers de passagers bloqués dans les gares.

Dans les régions les plus touchées, la situation reste chaotique. Des villages entiers sont encore difficiles d’accès, et les équipes de secours doivent parfois progresser à pied ou à moto dans des paysages dévastés. Pour les voyageurs, le message est clair : mieux vaut remettre son projet à plus tard si l’objectif est d’explorer les zones rurales ou les parcs nationaux sri-lankais. Ceux-ci, d’ailleurs, sont nombreux à avoir fermé leurs portes, comme Horton Plains ou Minneriya, habituellement très appréciés des amoureux d’animaux et de grand air.

En Indonésie, les hubs touristiques majeurs, tels que Bali, Jakarta ou Yogyakarta, continuent de fonctionner normalement. Les hôtels sont ouverts, les vols assurés et les activités maintenues. Mais dès que l’on s’éloigne des zones touristiques traditionnelles pour s’aventurer vers Sumatra, l’ambiance change radicalement. Les routes sont impraticables, certains quartiers sont totalement inaccessibles et les pénuries de carburant ou d’eau potable compliquent davantage encore la venue des voyageurs. La recommandation des autorités est sans ambiguïté : mieux vaut éviter temporairement les régions du nord et de l’ouest de Sumatra, où les glissements de terrain et la destruction des routes rendent tout déplacement risqué et incertain.

La Thaïlande, en revanche, retrouve progressivement son calme habituel. La décrue s’est amorcée, les équipes de secours nettoient les zones affectées et les grandes destinations du Sud — Phuket, Krabi, Koh Phi Phi, Koh Lanta ou Khao Lak — sont pleinement opérationnelles. Les voyageurs peuvent s’y rendre sans difficulté, les hôtels et restaurants accueillent comme toujours avec le sourire, et la vie reprend peu à peu son cours. Seul l’aéroport d’Hat Yai reste difficile d’accès en raison d’inondations persistantes autour des axes routiers.

Ce que doivent retenir les voyageurs français

Si vous aviez prévu un séjour prochainement dans cette partie du monde, inutile de défaire vos valises dans la précipitation, mais un minimum de vigilance s’impose. L’Asie du Sud-Est n’est pas fermée au tourisme, loin de là. Elle est simplement bousculée, partiellement immobilisée, et nécessite que l’on adapte ses plans.

Les régions les plus touchées, comme Sumatra, le nord de Colombo ou certaines provinces thaïlandaises rurales, demandent à être évitées pour l’instant, le temps que les secours et les réparations fassent leur œuvre. En revanche, les grandes destinations touristiques comme Bali, Phuket, Yogyakarta, Krabi ou Khao Lak sont parfaitement accessibles et fonctionnent normalement. Une bonne préparation reste toutefois indispensable : suivre les conseils des autorités locales, vérifier régulièrement les conditions de circulation, garder un œil sur les communiqués de France Diplomatie et prévoir un plan B au cas où l’itinéraire initial serait compromis.

Voyager en ce moment en Asie du Sud-Est, c’est accepter une petite dose d’imprévu tout en restant conscient de la réalité vécue par les habitants, qui affrontent une situation dramatique et un immense chantier de reconstruction. La région, comme à son habitude, saura se relever, mais elle demande un peu de patience et beaucoup de bienveillance.

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Anna Duplantis - Il y a 52 minutes

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